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Quand l’exogamie participe au « vivre-ensemble» !

Samedi 11 Février 2023 - 12:50

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Hier, de nombreux Congolais étaient des fidèles adeptes de la pensée matrimoniale « endogamique » mais aujourd’hui, cette idéologie tend à s’amenuiser. De jeunes participent de plus en plus à la cristallisation et l’ancrage de la pensée « exogamique » dans la chose matrimoniale. Ce qui contribue à arrêter le tribalisme et accélère le « vivre-ensemble » tant souhaité par tous.

En des termes simples, l’exogamie est une règle matrimoniale imposant de chercher sa partenaire à l’extérieur de son groupe social, entendu ici comme communauté, clan, ethnie, tribu et autres. Alors que l’endogamie voudrait qu’un sujet choisit sa partenaire dans son groupe d’appartenance sociale. Or, cela a des implications dangereuses et parfois même destructrices sur le « vivre-ensemble ».

L’exogamie qui prend de plus en plus corps dans notre société est à encourager. Pour s’en convaincre, il suffit de visiter trois les mairies d’arrondissements de nos grandes villes pour voir à quel point ces brassages matrimoniaux sont devenus monnaie courante. Il n’est pas rare de voir une jeune fille née Sylvie Itoua se marier officiellement à un certain Séraphin Mayela. Ce qui occasionnait hier des stigmatisations et des regards rébarbatifs.

Ainsi donc, des enfants qui naissent de ces unions perdent du coup des velléités tribales et claniques car ils auront des oncles, tantes et cousins « éparpillés » dans toutes les tribus du pays. Il sera difficile voire impossible qu’ils se regardent en chiens de faillance. Qui dit brassage ethno-social dit affaiblissement de l’ethnocentrisme, qui lui-même est un dangereux courant dans une nation dans laquelle le peuple se veut « uni » tout en rejetant toutes les velléités qui divisent.

Dans une de nos mairies, un administrateur-maire a fait rire l’assistance qui y était lors de l’office d’une alliance entre époux qui appartenaient aux départements différents. « Voici un exemple à suivre, vous qui êtes là et qui n’êtes pas encore mariés. Je souhaite que des autres jeunes emboîtent le pas. Vous parents, laissez les jeunes faire librement le choix de leurs conjoints, ne les ramenez pas aux considérations endogamiques d’autrefois, s’il vous plait », avait-il dit. Et toute la salle s’était éclatée de rire !

En clair, l’exogamie est l’un des éléments déclencheurs du « vivre-ensemble ». Elle ouvre largement la voie au brassage ethnique qui lui-même est caractérisé par son unité et la volonté du peuple d’une même nation d’être « un » et « indivisible ».

Pourquoi ne pas concevoir alors une « prime sociale » à l’encouragement et à la cristallisation de l’exogamie matrimoniale pour décourager ces petites velléités résiduelles persistantes de l’endogamie quand elle prend des allures dangereuses ? Affaire à suivre !

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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