RDC-Angola-Ouganda : plaidoyer en faveur d’une exploitation non conflictuelle des ressources naturelles transfrontalières

Lundi 2 Juin 2014 - 16:07

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Pendant deux jours durant, soit du 29 au 30 mai, les membres de la société civile et quelques officiels de trois pays intéressés par la question ont, au cours d’un atelier organisé par Southern Africa Ressources Watch (Saraw), fait des recommandations visant à créer une synergie en matière de gouvernance des ressources naturelles communes entre les trois États.    

Entre la RDC, l’Angola et l’Ouganda, la tendance est de plus en plus à l’exploitation commune et non conflictuelle des ressources transfrontalières. L’atelier organisé à Kinshasa du 29 au 30 mai traduit la volonté de trois pays à gérer conjointement, au bénéfice de leurs populations respectives, les ressources naturelles qu’offre la région des Grands lacs. Pendant deux jours, les membres de la société civile mais aussi quelques officiels intéressés ont pris part à ces assises muées en un espace de réflexion visant à mettre en place un mécanisme susceptible de favoriser une exploitation non conflictuelle desdites ressources.

Organisé sous les auspices de Saraw en collaboration avec Open society initiative southern Africa (Osisa), cette rencontre a permis non seulement d’identifier les obstacles qui freinent l’application de cette formule de gestion collégiale, mais aussi de faire des recommandations visant à pousser les trois États à éloigner le spectre du conflit dans l’exploitation des ressources naturelles transfrontalières. Au nombre de celles-ci, il a été épinglé la nécessité de remettre en surface les accords conclus entre les trois États dans le cadre régional, lesquels accords souffrent encore dans leur application. Il s’agit notamment de l’Accord tripartite sur la libre circulation des personnes et des biens signé à Luanda en 1997 dont le manque d’application tend à se muer en obstacle dans la gestion non conflictuelle des ressources communes.

Des conflits frontaliers persistent encore entre la RDC et l’Ouganda au niveau du lac Albert et même du lac Édouard pour l’exploitation du pétrole. De même entre la RDC et l’Angola qui se disputent l’exploitation du pétrole essentiellement sur le bloc 15 du plateau continental. D’où l’objectif de ces échanges de créer une synergie en matière de gouvernance desdites ressources naturelles. À la clôture de l’atelier, les conclusions des participants ont été adressées au représentant d’Osisa Fondation ainsi qu’à quelques parlementaires des trois pays présents. Le directeur-pays d’Osisa Nick Elebe a, pour sa part, exhorté les participants à porter cette vision afin de pousser leurs autorités respectives à emprunter cette voie consensuelle de gestion des ressources transfrontalières qui, a-t-il déclaré, « est un travail de longue haleine ».

 

Alain Diasso