Reboisement : la réserve de Léfini va générer environ mille emplois directs

Mercredi 24 Novembre 2021 - 17:24

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L’Assemblée nationale a voté, le 22 novembre, le projet de loi portant approbation de la convention de partenariat entre le Congo et les sociétés Total nature based solution (TNBS), Congo Forest compagny (CFC) et Forest Neutral Congo (FNC) pour la mise en valeur de la réserve foncière de l’Etat située au lieu-dit Léfini, dans le département des Plateaux, qui générera mille emplois directs.

Situé sur la plaine Nganouo, à environ 27 km du district de Ngo, le projet de mise en valeur de la réserve foncière de Léfini permettra au Congo d’accroître ses performances en matière de gestion durable des puits de carbone générés par ses forêts et tourbières. Selon le Congo et les sociétés TNBS, CFC et FNC qui ont signé la convention de partenariat, le 12 mars dernier, il s’agit d’un projet innovant et de grande envergure, répondant aux enjeux actuels de lutte contre les effets néfastes climatiques, caractérisés par des incendies, des inondations un peu partout dans le monde.

Pour la réussite de ce projet qui sera mis en œuvre par sa filiale CFC, TNBS investira 250 millions d’euros, soit 150 milliards FCFA. Il est aussi prévu un régime fiscal et douanier dérogatoire.    

D’une durée de trente-cinq ans à compter de sa date signature, l’objectif général du projet est de mettre en place et de valoriser des plantations forestières et agroforestières ; séquestrer et valoriser le carbone des arbres plantés. S’agissant des activités liées à la mise en place et à la valorisation des plantations forestières et agroforestières, la société TNBS, filiale du groupe Total, prétend, avec le concours de sa filiale congolaise (CFC), investir dans ce projet visant la création d’un puits de carbone sur 40 000 hectares. Ainsi, il sera mis en place des plantations agroforestières (2 000 hectares), pour la production de manioc et de bois énergie à base d’Acacia auriculiformes ; des plantations forestières (38 000 hectares) à base d’Acacia mangium.

 Ces 4000 hectares de plantations pourront être associés à la mise en place de deux usines de transformation du bois dont une usine de déroulage et de fabrication de contreplaqués ; et une autre de sciage de grumes avec une chaîne complétée par un atelier de fabrication de bois d’ingénierie.

Des interrogations des députés

Concernant les activités liées à la séquestration et à la valorisation du carbone des arbres plantés, en se fondant sur les plantations forestières et agroforestières, le carbone séquestré sera valorisé sous la forme de réduction d’émission vérifiée conformément aux dispositions de la loi portant code forestier. TNBS, financeur et promoteur exclusif du projet, sera propriétaire des crédits carbone générés. Ainsi, ces plantations ont pour objectifs spécifiques l’augmentation de la superficie forestière nationale en vue d’accroître sa capacité de stockage de carbone ; la création de nouvelles filières économiques avec le bois issu des plantations pour la diversification de l’économie nationale ; la mise en place d’une véritable base pour l’émergence d’une économie verte en République du Congo. L’atteinte de ces objectifs est subordonnée à la capacité du gouvernement à mobiliser et sécuriser des investissements privés s’inscrivant dans cette lignée.

Les interventions des députés ont porté, entre autres, sur le choix de ce site qui devrait servir normalement à la pratique de l’agriculture alimentaire au lieu d’une agriculture forestière comme décidé. « On nous interdit la déforestation pour des besoins agricoles, comment pouvez-vous pratiquer l’agroforestière sur une terre agricole ?. Dans trente ans, nous ne serons pas amenés à faire de la déforestation pour faire l’agriculture. Est-ce que le ministère de l’Agriculture a été consulté et a donné son accord ? », s’est interrogé le député de Mbon, dans le département des Plateaux, Alphonse Ngatsélé.

Défendant le projet de loi devant la représentation nationale, la ministre de l’Economie forestière, Rosalie Matondo, a rassuré la plénière des dispositions prises par le gouvernement dans le cadre de l’installation de ses partenaires dont le but est d’attirer les financements dans le pays où le climat des affaires pose problème. Notons que la réserve foncière de Léfini est le site officiel où a été célébrée, le 6 novembre dernier, la 35e édition de la Journée nationale de l'arbre. L’événement a été marqué par le lancement du projet Batéké carbon sink (Bacasi) de Total Energies. 

Parfait Wilfried Douniama

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