Réformes constitutionnelles en Centrafrique: la décision de la Cour constitutionnelle attendue

Mercredi 21 Septembre 2022 - 15:30

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L’opposition centrafricaine a saisi, le 20 septembre, la Cour constitutionnelle qui doit rendre son verdict dans les prochains jours au sujet d’une nouvelle loi fondamentale.

Depuis le lancement officiel en août dernier du processus des réformes constitutionnelles en Centrafrique, une partie de l’opposition a saisi la Cour constitutionnelle pour l’annulation du décret créant le comité de rédaction de la nouvelle Constitution. Ce qui veut dire que la requête du Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC) vise l’annulation pure et simple de ce projet.

L’opposition voit en cette nouvelle Constitution la levée du verrou qui permettra au président Touadera de rester au pouvoir après les deux mandats fixés par la Constitution actuelle. A la manœuvre de cette mobilisation, des organisations dites « patriotes », comme le Front républicain, qui vient de se transformer en parti politique. Son leader, Héritier Doneng, veut une Constitution « du peuple » à l’opposé de celle des techniciens adoptée en 2016.

« Nous, les progressistes, disons que nous voulons une nouvelle Constitution qui reflète nos réalités sociales, économiques, environnementales. Nous voulons une Constitution évolutive pour permettre à la République centrafricaine de se développer. En 2016, il n’y a pas eu cette opportunité. Il n’y a pas eu cette occasion. C’est juste un groupuscule de scientifiques qui s'est mis quelque part et a rédigé cette Constitution. Alors, cette fois-ci, ce sera la Constitution du peuple », a-t-il expliqué.

Cependant, du côté du gouvernement et du parlement, les choses s’accélèrent pour doter la République centrafricaine d’une nouvelle Constitution en lieu et place de l'actuelle, jugée caduque et comportant plusieurs irrégularités. La Constitution du 30 mars 2016 a été rédigée pendant la transition par le Conseil national de la transition et selon le gouvernement actuel, elle a été faite dans la précipitation en laissant passer des énormités.

Le président de la République a expliqué que c’est la « volonté populaire » qui s’exprime depuis le début de l’année, via des marches, des pétitions, des réunions publiques demandant cette réforme.

« Fidèle à mon engagement républicain, je ne saurais rester insensible à la demande pressante de mon peuple de se doter d’une nouvelle loi fondamentale. J’ai noté que la majorité de nos compatriotes estime que notre corpus juridique ne doit pas être immuable », a déclaré le chef de l’Etat, Faustin-Archange Touadera, en installant le comité de rédaction.

En effet, plusieurs centaines de milliers de personnes avaient manifesté, le 6 août dernier, demandant une nouvelle Constitution. Les manifestants estiment que la Constitution actuelle a été une copie collée empêchant, par exemple, les jeunes de moins de 35 ans de postuler comme candidats à la présidentielle. Les femmes sont aussi pour la plupart empêchées à cause des conditions liées aux propriétés bâties.

Yvette Reine Nzaba

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