Relations France-Libye : un député français exige une enquête sur la période de 2002 à 2012

Jeudi 11 Septembre 2014 - 20:45

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François Loncle, député socialiste français, réclame une enquête parlementaire pour faire la lumière sur les relations franco-libyennes entre 2002 et 2012.

Le membre de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française a estimé, le 10 septembre, que la campagne militaire de l’Otan en Libye avait dépassé les limites de la Résolution 1973 de l’Onu. La requête du député socialiste  n’a pas encore obtenu l’aval du groupe parlementaire socialiste au pouvoir. Le député français pense que l’acharnement de la France et de la Grande-Bretagne à vouloir, bec et ongles, éliminer  Mouammar Kadhafi, a fini par plonger la Libye dans le chaos. Selon le député français, cet acharnement pourrait être lié aux relations troubles entre la France et la Libye.

Depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande en 2012, une enquête judiciaire a été ouverte en France sur les soupçons de financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le gouvernement de Mouammar Kadhafi. « Ce qui n’était pas du tout prévu, c’est que les forces continuent bien au-delà du sauvetage de Benghazi. Donc, il y avait une transgression de la résolution, estime François Loncle. Pourquoi on est allé jusqu’à tuer Kadhafi ? Pourquoi la France a transgressé cette résolution ? », s’est interrogé l’élu français.

Le député français ajoute que nombreux sont les observateurs qui s’insurgent à dire que les relations franco-libyennes au cours de cette période, étaient hautement compliquées, étranges et d’aspects purement commerciaux ou même financiers que ces pratiques peuvent expliquer qu’on soit allé jusqu’à obtenir la mort du guide libyen. Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, après huit mois de révolte armée, les différentes milices qui l'ont combattu font la loi dans ce pays. Ces groupes armés, anciens compagnons d'armes aux différentes motivations et idéologies, prennent, depuis, les armes les uns contre les autres dans le cadre d'une lutte d'influence politique, tribale et régionale qui empêche tout essor économique dans ce riche pays pétrolier.

Mais où vont les centaines de milliers de barils de pétrole ? Difficile d’y répondre poursuit François Loncle. Pas plus tard que le 10 septembre, le porte-parole de la compagnie nationale de pétrole, Mohamed al-Hrari, a annoncé que « La production a atteint aujourd'hui 810.000 barils par jour, contre 550.000 par jour fin août et moins de 200.000 au début de l'été ». Le pétrolier a annoncé également que son pays espérait produire un million de barils fin septembre pour rétablir la production à son niveau d'avant la crise qui était d'environ 1,5 million barils par jour, et ce, avant la fin de l'année.

Depuis la levée de l’embargo de la vente du pétrole libyen, début juillet à la suite d'un accord avec le gouvernement, les exportations ont repris au niveau de ces ports restés à l'écart des violences qui ont secoué ces derniers mois les villes de Benghazi (est) et Tripoli la capitale. Cette augmentation de la production d'hydrocarbures en Libye, intervient au moment où le pays est toujours plongé dans le chaos.

Tiras Andang et Fiacre Kombo (stagiaire)