Religion : l’église kimbanguiste célèbre la Noël

Jeudi 26 Mai 2022 - 17:14

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A l’occasion du vingt-troisième anniversaire de la célébration de la Noël, à l’église de Jésus-Christ sur la terre par son envoyé spécial, Simon Kimbangu, le collège exécutif national, par le biais du département de l’évangélisation et missions de l’église, a prononcé une déclaration, le 25 mai.

La déclaration a été prononcée au cours de la messe dite par le révérend Aristide Louthes sur le thème « Kimbanguiste zala posé » en lingala qui veut dire en français « Kimbanguiste sois serein ». L’évangile a eu pour base les écritures saintes suivantes : Luc 1 :26-31 ; Psaumes 33 : 10-13 ; Hébreux 13 : 8. La déclaration stipule qu’il y a de cela vingt-trois ans depuis que l’église kimbanguiste a célébré, pour la première fois, la nativité le 25 mai. Cette décision historique et hautement spirituelle avait alors produit une onde de choc dans l’opinion, à telle enseigne que l’église kimbanguiste fut à tort traitée d’hérétique. Jusqu’aujourd’hui, le commun des mortels n’a pas ménagé son imagination pour dire aux kimbanguistes qu’ils sont ivres. Ainsi dit, la question qui hante les esprits est, sans doute, celle de savoir pourquoi les kimbanguistes fêtent-ils la Noël le 25 mai ?

Pour répondre à cette question, ils expliquent d’où est venue la date du 25 décembre. En effet, d’après eux, les païens romains ont, les premiers, introduit la fête des saturnales et celle du dieu Mithra d’une semaine de « société sans lois », allant du 17 au 25 décembre. Pendant cette période, les tribunaux romains étaient fermés, et la loi romaine stipulait que personne ne pouvait être puni pour avoir endommagé la propriété d’une tierce personne, ou pour avoir blessé ou agressé quelqu’un durant cette célébration. Et durant cette période, les chrétiens, dont la foi était encore vacillante, désertaient les églises pour se livrer aux réjouissances païennes. Cette situation était devenue d’autant plus préoccupante que ces deux fêtes païennes mettaient en mal le clergé. Aussi, de manière conventionnelle, le clergé a-t-il décidé de fêter la naissance du Christ à la date du 25 décembre aux fins de protéger l’église de l’hérésie.

En réalité, les chrétiens qui célébraient les premiers la « naissance de Jésus » le 25 décembre ne l’ont pas fait en pensant que le Christ était né ce mois-là, mais plutôt, parce que les fêtes païennes de Saturnales et Mithra étaient à ce moment-là observées à Rome et ils voulaient christianiser les fêtes païennes des Saturnales afin d’attirer le grand nombre de ces païens vers l’église, peut-on lire dans la déclaration, expliquant ainsi de façon laconique quelques justifications historiques de la date du 25 décembre.

Jésus-Christ annonce l’avènement du fils de l’homme (Matthieu 24 : 27-28)

En 1921, les Belges posèrent à Simon Kimbangu la question de savoir « Où est-ce que l’avènement du fils de l’homme se fera-t-il » ? Sa réponse a été rapportée par le biais d’un cantique divinement inspiré en langue kikongo. Ainsi, la date du 25 mai est une révélation du Christ Dialungana lui-même qui, à 00 heure du 25 mai 1996, en plein culte commémorant ses 80 ans, s’écria joyeusement : « Noooeleee !!! » Tout le monde comprit que le 25 mai, c’est Noël, la Nativité, le jour tant recherché de la naissance de Jésus Christ qui coïncide avec la naissance du Christ Dialungana Kiangani. Comme l’a su dire le théologien suisse du XXe siècle, Karl Barth, « L’homme ne peut absolument pas découvrir de lui-même qui est Dieu, ne se révèle pas librement à lui. C’est la foi en la parole qui produit une connaissance de la parole et manifeste sa vérité », stipule la déclaration.

C’est finalement en l’an 2000 que le 25 mai a été rendu officiel comme date de la nativité, suite à la déclaration solennelle faite par lui-même, son éminence Salomon Dialungana Kiangani, alors chef spirituel. « Le Christ est né le 25 mai. Allez le clamer dans les médias, et que le monde en soit informé. » Pour appuyer cette affirmation kimbanguiste, à savoir la date du 25 mai, ils se sont référés aux Saintes écritures pour trouver le rôle joué par le calendrier juif par rapport au calendrier grégorien actuel. Le premier mois juif (abib) commence en avril (Exode 12 : 1 ; 13 :4). Le sixième mois juif (elul) commence en septembre (Luc 1 :36), au moment où l’ange Gabriel annonça à Marie qu’elle sera enceinte et mettra au monde un enfant appelé Jésus. En septembre, Marie était effectivement enceinte (Luc 1 :26). A compter de ce mois, la grossesse normale de neuf mois coïncide avec le mois de mai. Le fils de Dieu ne peut être un prématuré de quatre mois.

La déclaration indique également que le mois de mai est aussi celui de la naissance de Salomon Dialungana Kiangani, deuxième fils de l’envoyé divin Simon Kimbangu… Nkamba, nouvelle Jérusalem, est la merveilleuse cité de Dieu où résident Dieu le père, Dieu le fils et Dieu le Saint-Esprit. C’est aussi là que naquit le 25 mai 1916 Salomon Dialungana Kiangani. En 1999, une vision rapporte que Salomon Dialungana Kiangani était escorté par les anges qui chantaient, en son honneur, le cantique en langue lingala.

Notons que bien avant la messe, les Kimbanguistes de la ville de Brazzaville se sont retrouvés tous au rond-point de Moungali avant de damner le macadam jusqu’au Centre d’accueil du Plateau de 15 ans où s’est tenue la célébration.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

1 - Les kimbanguistes au Centre d’accueil du Plateau des 15 ans / Adiac 2 - Une scénette lors de la célébration de la nativité / Adiac

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