Riposte contre le VIH/sida et la tuberculose : le Fonds mondial investit plus d'un milliard FCFA

Samedi 28 Juin 2025 - 18:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La représentation nationale du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a remis, le 27 juin à Brazzaville, au gouvernement, à l’occasion de la Journée de plaidoyer dans le cadre de la riposte contre le VIH/sida et la tuberculose, des équipements et infrastructures acquis grâce au financement du Fonds mondial à hauteur de 2,818, 682 de dollars, soit 1 691 209 000 FCFA.

La Journée de plaidoyer dans le cadre de la riposte contre le VIH/sida et la tuberculose en République du Congo a été ponctuée par la remise des outils de travail et des équipements destinés à la prise en charge des patients victimes de ces deux fléaux. Parmi ces équipements acquis et construits par le Pnud avec les financements du Fonds mondial, il y a un laboratoire national de référence P3 de mycobactériologie implanté dans l’enceinte des Grandes endémies et douze incinérateurs au niveau des hôpitaux de sept départements dont quatre à Brazzaville, deux à Pointe Noire, un à Dolisie, deux dans la Cuvette, un dans la Sangha, un dans la Likouala et un dans les Plateaux.

S’agissant du matériel roulant, le Pnud a remis au gouvernement quatre camions réfrigérés pour le transport des déchets ainsi que cinq véhicules Hardtop et Hilux pour le transport des produits au niveau des districts sanitaires. Le ministre de la Santé et de la Population, Jean Rosaire Ibara, a posé les premières pierres des travaux de construction du siège du Programme national de lutte contre le sida qui sera construit à Poto-Poto, dans le 3e arrondissement de Brazzaville, et de vingt entrepôts pour le stockage des produits de santé dans les quinze départements.

Le Pnud a procédé aussi par la même occasion à la remise aux autorités congolaises d'un ensemble de réalisations qui sont partie prenante de la solution pour l’éradication du VIH et de la tuberculose dans le pays d’ici à 2030. Il s’agit, entre autres, de l’enquête comportementale et biologique réalisée par le Conseil national de lutte contre le sida dénotant l’impérieuse nécessité de garantir une disponibilité universelle des services de dépistage, de traitement et un suivi régulier des malades. « Nous savons que plus on investit dans la santé ainsi que la prévention des trois maladies, à savoir le VIH, la tuberculose et le paludisme, moins les cas de maladie et de morbité affecteront la population, et plus le mieux-être sera. Nous sommes donc tous appelés à contribuer à notre juste part attendue pour réduire la mortalité liée au VIH/sida et à la tuberculose, et arrêter la chaîne de transmission », a déclaré la représentante résidente du Pnud au Congo, Adama Dian-Barry.

Le Congo appelé à honorer sa contrepartie

Intervenant en ligne depuis Genève, en Suisse, le gestionnaire du portefeuille du Fonds mondial au Congo, Lionel Caruana, qui s’est félicité des progrès réalisés depuis plus de 20 ans, a averti que la situation du pays était très critique dans la sous-région. « Le Fonds mondial pour les trois années 2024-2025-2026 représente 90 millions d’euros d’investissement, ce qui n’est pas rien. Ces 90 millions d’euros sont des dons des bailleurs de fonds, ce ne sont pas des prêts à la République du Congo. En octroyant un don de 90 millions d’euros, le Congo s’est engagé, il y a quelques années, à donner sa contrepartie qui représente près de 14 millions d’euros, soit 9 milliards FCFA dont 3 milliards FCFA par an. Ce cofinancement n’a pas encore été honoré », a alerté Lionel Caruana.

D’après lui, la première grosse conséquence du non-versement de la contrepartie est le fait qu’à la fin de 2026, 20 000 patients vivant avec le VIH n’auront pas de traitement, 4 000 patients souffrant de la tuberculose n’auront plus accès au traitement. Concernant les moustiquaires imprégnées, dans les semaines à venir, 20% de la population congolaise ne les recevront plus. La deuxième conséquence est que le Fonds mondial va couper sa contribution dans les semaines et mois à venir pour le cycle en cours. « Mais très probablement pour la prochaine contribution pour les années 2027-2028 et 2029. Il faut absolument éviter cela, vous n’êtes pas sans ignorer le contexte international de financement de la santé mondiale, les ressources sont contraintes et se sont des pays qui honoreront leur financement qui vont être privilégiés. Nous attendons impatiemment que le Congo honore sa contrepartie pour que les patients puissent recevoir le traitement dans un an », a-t-il plaidé.

Réceptionnant ces différents dons, le ministre de la Santé et de la Population est revenu sur les statistiques au niveau national. Selon lui, le nombre de cas de tuberculose notifiés est passé à 14 370, avec un taux de succès thérapeutique de 82% en 2023. Quant au nombre de personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral, il a atteint 44 112 en 2024, contre 26 030 en 2019, et les cas de décès sont passés de 8 600 à 6 300. Profitant de cette occasion, Jean Rosaire Ibara a salué l’engagement des partenaires techniques et financiers dont le soutien a permis d’obtenir une subvention de près de 59 milliards FCFA dans le cadre du 7e cycle de financement.  « Cette enveloppe devrait permettre de traiter 87 000 personnes vivant avec le VIH, 20 000 cas de tuberculose par an et plus de 520 cas de paludisme, tout en distribuant 40 millions de moustiquaires. Malheureusement, ce financement obtenu est en train d’être réduit à cause des tensions actuelles de trésorerie et ce qui posera des difficultés de prise en charge des patients », a-t-il regretté.

Le ministre a enfin appelé à une mobilisation collective et résolue de tous les partenaires en unissant leurs forces pour faire avancer la riposte contre le VIH/sida et la tuberculose.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1-Adama Dian-Barry remettant les rapports d'enquête à Jean Rosaire Ibara / Adiac 2- Deux des quatre véhicules de transport / Adiac 3-Jean Rosaire Ibara posant la première pierre des travaux du siège du PNLS/Adiac

Notification: 

Non