Romano Prodi appelle de nouveau à l’unité de l’Afrique

Lundi 18 Novembre 2013 - 10:05

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L’ancien Premier ministre italien redit sa conviction : aucun des cinquante-quatre États africains ne s’en tirera seul

La conviction de Romano Prodi, actuel envoyé spécial du secrétaire des Nations unies pour le Sahel et ancien président de la Commission européenne, s’affirme avec constance. Dans les forums internationaux, il ne cesse de rappeler : c’est unie que l’Afrique vaincra les nombreux défis qui l’attendent. Aussi bien en matière d'économie, d'infrastructures que de politique, c’est par la voie de l’union que le continent pèsera davantage sur la scène internationale. L’homme politique italien, qui est aussi professeur d’économie, ne cesse de rappeler que l’Afrique est devenue le terrain de son engagement : « Pour moi, l’Italie, c’est fini », a-t-il dit quand on lui demandait un commentaire sur la situation actuelle de son pays.

Intervenant le 16 novembre à une rencontre d’humanitaires italiens dans le cadre d’une mobilisation des médecins soutenue par l’université catholique de Milan en faveur de l’Afrique, Romano Prodi s’est montré plus « africanophone » que jamais. Pour lui, le continent « acquiert chaque jour davantage une importance plus déterminante pour le futur du monde ». Mais pour saisir les opportunités qui s’offrent désormais à lui, il « devra trouver la voie de son unité. C’est cela le vrai problème. Du reste, comment, chacun dans son coin, les cinquante-quatre États africains pourraient-ils s’en sortir seuls ? »

La liste de ses projets en faveur du Sahel est longue : approvisionnement en eau potable des communautés ; infrastructures ; énergie ; centres de santé et établissements scolaires et de formation professionnelle. Ce vaste programme sera mené à bon port si, aux côtés d’une Afrique plus unie, se tient avec constance et cohérence une communauté internationale qu’il accuse de trop réagir à l’urgence émouvante du moment sans vision d’avenir. Il faudra « un engagement continu », a-t-il souligné devant des centaines de volontaires italiens qu’il a félicités pour leur action.

La communauté internationale se livre à une agitation frénétique sans efficacité quand elle devrait agir par des politiques capables, par exemple, d’influer à long terme sur l’organisation sociale des États. « Faute de cela, ce sont des morts qui se comptent par centaines dès la première sécheresse ou la première épidémie », a redit Romano Prodi. Il a plaidé avec force pour que la communauté internationale adopte des politiques de suivi ou ait simplement de la mémoire et du bon sens : « J’ai participé à douze sommets du G8 dans ma vie, aucun d’eux ne se distingue par la réalisation des promesses faites ! »

Lucien Mpama