Rwanda : un camp de transit ouvert pour accueillir les réfugiés sub-africains rapatriés de la Libye

Lundi 6 Mars 2023 - 12:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le Centre de transit d’urgence pour les réfugiés (ETM) a été ouvert sur initiative du gouvernement rwandais, dans le cadre d’un accord humanitaire conclu avec l’Union africaine (UA) et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). L’ETM héberge des réfugiés sub-sahéliens bloqués dans le chaos libyen et parfois pris en otage par les trafiquants. 

Les images montrant les réfugiés sub-sahéliens soumis à l’esclavage en train de supplier leurs bourreaux avaient choqué l’opinion, notamment sur le continent. À l’époque des faits, le chef de l’État rwandais, Paul Kagame, qui assurait la présidence de l’UA, avait pris l’engagement d’ouvrir un camp dans son pays. L’accord tripartite permet au HCR d’identifier les réfugiés puis d’organiser leur rapatriement vers le Rwanda.

Depuis son ouverture en septembre 2019 à ce jour, le camp a déjà accueilli près de 1500 réfugiés, essentiellement des jeunes hommes, des femmes et des enfants, dont la moyenne d’âge se situe autour de 23 ans. Le site est peuplé en majorité des Erythréens, des Soudanais, des Somaliens, des Guinéens, y compris des réfugiés tchadiens, camerounais et nigérians, a expliqué Élysée Kalyango, le responsable du centre. Au total, douze convois ont été organisés et le HCR a pu réussir à réinstaller 931personnes dans des pays d’accueil.

En attendant leur transfert dans des pays d’accueil, en Europe ou en Amérique, les quelque 550 pensionnaires encore présents dans le camp bénéficient des formations en langues (Anglais et kinyarwanda), couture, coiffure, électricité, conduite. Le site est doté des espaces de loisirs et jeux pour faciliter l’épanouissement des occupants. Les spécialistes de l’organisation non gouvernementale Handicap international accompagnent les plus fragiles dans leur rétablissement mental. De nombreux femmes et enfants ont fait l’objet de sévices corporels ou viols lors de leur séjour en terre libyenne.

Des journalistes africains en visite au Rwanda

En marge de la 18e édition du Dialogue national «Umushyikirano », un événement annuel organisé par l’État rwandais suite au génocide de 1994, des journalistes africains ont été invités à visiter l’ETM. La visite guidée du camp a permis aux médias de comprendre l’organisation de l’assistance dans le camp et surtout d’écouter les récits des victimes pour mesurer l’ampleur du drame humanitaire qui se déroule sur le continent, notamment en Libye.

Agée de 25 ans, Hawa Kondé a été accueillie dans le site avec ses trois enfants. La ressortissante guinéenne est toujours marquée par les stigmates de la violence subie durant trois années en Libye. « Je ne veux pas revenir sur le passé. Je tiens surtout à remercier le Rwanda qui a accepté de nous recevoir, moi et mes enfants. S’il vous plaît, aidez nos frères qui sont encore restés en Libye », a lancé la jeune maman.

Des témoignages recueillis auprès des réfugiés renseignent sur le sort des migrants en Libye et au Maghreb. Abdalla Mahomet Abdalla, réfugié soudanais, organise des activités sportives et culturelles pour tenter de rapprocher ses camarades de fortune. « Je veux poursuivre mes études en droit afin de revenir contribuer à la reconstruction de mon pays et défendre les droits des personnes vulnérables », a confié le jeune homme de 27 ans.    

Un nouveau convoi de 150 réfugiés devrait arriver cette semaine pour compléter les places dans le centre de transit, a indiqué Grâce Atim, la responsable d’assistance du HCR.   

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

1- Le dortoir d'une capacité de sept cents places/Adiac 2- Le HCR organisant l'assistance aux réfugiés/Adiac

Notification: 

Non