Santé : le secteur privé veut jouer sa partition dans le système sanitaire national

Mercredi 15 Juin 2016 - 17:30

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Organisation patronale, l’Alliance du secteur privé de la santé (ASPS) qui a lancé ses activités le 15 juin, se veut être un interlocuteur unique face au secteur public dans les missions de planification, de mise en œuvre et de suivi-évaluation des politiques sanitaires nationales

Selon le président de l’ASPS, le Dr Daniel Ovaga, cette structure créée depuis 2013 travaille à l’élaboration de son plan d’actions transversales. Prévu, en effet, pour être déployé sur la période 2015-2018, ce plan d’activités s’articule autour de quelques axes prioritaires. Il s’agit, entre autres, de l’amélioration du climat des affaires dans le secteur de la santé ; la gestion de l’information sanitaire, l’amélioration de la prise en charge, de la communication interprofessionnelle et de l’accès à la formation ainsi que la promotion d’un partenariat public-privé innovant. « Ce secteur privé de la santé que nous avons l’ambition de représenter, remplit depuis bientôt trois décennies, une mission d’intérêt public qui est celle d’améliorer la qualité des services que nous mettons à la disposition de la population », a rappelé Daniel Ovaga.

Il a également rappelé les préoccupations majeures des promoteurs des établissements sanitaires privés. Il s’agit notamment de l’amélioration de la qualité des services d’accueil et des urgences ; la faiblesse du plateau technique ; l’inaccessibilité aux financements bancaires ; l’insuffisance en nombre et en qualité des personnels de santé, et une quasi inexistence de collaboration multisectorielle. Le président de l’ASPS a, par ailleurs, déploré le fait que certains établissements privés opèrent encore en toute illégalité, loin des principes et de la réglementation en vigueur. Ces pseudo-prestataires mettent ainsi, a-t-il condamné, en danger la vie de nos populations et opposent une concurrence déloyale aux investisseurs et praticiens sérieux qui tentent d’exprimer le vrai potentiel du secteur privé de la santé au Congo. Membre de la Commission santé à l’Assemblée nationale, Daniel Ovaga a demandé au ministère de la Santé et de la population de présenter au Parlement l’avant-projet de loi portant organisation du secteur privé de la santé pour adoption.

Vulgariser les lois et textes existants

Présidant la cérémonie, le directeur du cabinet du ministre de la Santé et de la population, Donatien Moukassa, a rappelé que les indicateurs actuels sur la mortalité infantile et infanto-juvénile montrent suffisamment que le système national de santé présente encore des faiblesses, en dépit de quelques avancées enregistrées. « Donc le secteur privé ou libéral devrait apporter sa part de contribution en sachant que le système sanitaire de notre pays n’a le droit d’être que lorsque les deux secteurs à savoir public et privé sont également pris en compte », a-t-il indiqué.

Cette approche, a-t-il dit, a inspiré la ministre de la Santé et de la population à mettre en place une feuille de route fondée sur dix axes prioritaires, tirés du programme d’action du gouvernement et du projet de société du président de la République, Denis Sassou N’Guesso. Ces axes prioritaires sont basés, entre autres, sur la gestion des épidémies et des endémies ; la gestion des hôpitaux ; la revitalisation des districts sanitaires et surtout sur la coopération, le partenariat et la redynamisation du secteur libéral.

L’Alliance pour le secteur privé en santé paraît, d’après lui, quelque chose de justifié et à point nommé par rapport à ces axes prioritaires. « Si aujourd’hui, l’alliance prenait le leader dans ce secteur, nous sommes disposés à vous appuyer et soyez-en rassurés, la ministre serait ravie de savoir qu’il y a un partenaire à côté pour vous appuyer dans le développement de ce secteur. Nous ne pouvons pas développer notre système si les deux sous-secteurs ne sont pas en synergie », a précisé Donatien Moukassa.

Le ministère de la Santé s’est engagé, a-t-il poursuivi, à promouvoir le secteur privé qui est multisectoriel, incluant ainsique  les concessions religieuses, les Centres médico-sociaux d’entreprises et les cliniques privées. Cette cérémonie a été également l’occasion de lancer la campagne de vulgarisation des lois et règlements relatifs à la santé publique au Congo. Le directeur de cabinet a, par exemple, cité le décret 88-40 du 6 juin 1988 fixant les conditions d’exercice de la médecine libérale au Congo ainsi que les professions pharmaceutiques ; l’arrêté 30/92/MSP du 9 juillet 2003 régissant l’implantation des formations privées dans notre pays. A cela, s’ajoutent la loi du 23 mai 1988 instituant le code de déontologie dans les professions libérales et la note de service du 23 février 1990 précisant les principales activités à mener dans le secteur libéral. « Vous voyez qu’il y a déjà un encadrement administratif et juridique dans notre pays qui, malheureusement n’est toujours pas vulgarisé ni pris en compte, mais notre souhait serait que l’alliance puisse nous accompagner dans le renforcement du secteur libéral », a conclu le Prof Donatien Moukassa.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le présidium ; les participants ; crédit photo Adiac

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