Santé mentale : la communauté religieuse édifiée sur les techniques de gestion psychique

Lundi 13 Octobre 2025 - 15:00

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L’association Le cœur de la nation a organisé, le 10 octobre à Brazzaville, une conférence débat sur le thème « L’impact de la santé mentale sur l’église et les serviteurs de Dieu », dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la santé mentale.

La conférence débat avait pour objectif de sensibiliser la population en général et les églises en particulier aux problématiques de la santé mentale. Elle a été animée par le Dr Michel Dzalamou, psychologue, assisté de sa collègue Inès Alida Oket, en présence de la coordinatrice de l’association Le cœur de la nation, Grace Zacharie, et de plusieurs responsables de la communauté religieuse.

Dans son exposé, le Dr Michel Dzalamou a défini la santé mentale comme un état de bien-être dans lequel une personne peut faire face au stress de la vie quotidienne. « Une bonne santé mentale au sein de la communauté religieuse peut renforcer le soutien mutuel, réduire les conflits interpersonnels, et améliorer la stabilité des troubles. Des blessures intérieures qui n’ont jamais été traitées peuvent parfois provoquer une hypertension.  L’église nous recommande d’avoir une attitude de compassion », a expliqué le Dr Michel Dzalamou.

Les maladies psychologiques étant invisibles, le psychologue estime que les pratiques spirituelles comme la prière et la méditation peuvent réduire le stress, et produire les émotions positives. « L’église est là pour réduire le stress et produire les émotions positives, aidant ainsi les leaders à mieux gérer la pression du ministère », a-t-il dit.

Parlant des perspectives de l’église sur la santé mentale, il a cité la dignité et la compassion. « L’enseignement biblique souligne que les personnes souffrant des troubles mentaux sont à l’image de Dieu, et ont le droit d’être traitées avec dignité et compassion. La prise en charge des malades mentaux se situe dans un réseau, le plus grand traitement se situe au niveau de la famille, pas à l’étranger. L’église a un rôle à jouer en luttant contre la stigmatisation, et en considérant le malade comme un aspect de la condition humaine qui mérite soin et entretien », a précisé le docteur. Il a fait savoir que les psychologues travaillent en étroite collaboration avec les pasteurs « qui doivent aussi être formés ».

Autres perspectives, l’intégration des sources spirituelles et psychologiques. « La religion peut être une ressource adaptative pour les personnes souffrant de troubles mentaux en renforçant l’idée d’une approche intégrée de la guérison et du rétablissement. La religion offre un cadre de soutien, un sens à la vie et des pratiques qui peuvent réduire l’anxiété, améliorer la résilience et le bien-être », a insisté le psychologue. 

De son côté, la coordonnatrice de l’association Le cœur de la nation, Grâce Zacharie, a expliqué que cette association est à pied d’œuvre pour sensibiliser davantage les leaders religieux qui accueillent souvent des personnes présentant des troubles de comportement dans leurs églises. Elle a saisi cette occasion pour lancer un appel afin que les responsables des assemblées chrétiennes leur ouvrent les portes pour la sensibilisation.

Yvette Reine Boro Nzaba

Légendes et crédits photo : 

Grâce Zacharie, les psychologues Dr Michel Dzalamou et Inès Alida Oket / Adiac

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