Santé publique : la cartographie de la filariose lymphatique et de la laose en voie d’élaboration

Jeudi 21 Mai 2015 - 18:00

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Les agents du ministère de la Santé et de la population se sont réunis, le 21 mai à Brazzaville, en atelier de formation pour la mise en place de la cartographie nationale de la filariose lymphatique et de la laose.

Les résultats obtenus par les enquêteurs épidémiologiques  vont aider le Congo à élaborer les plans d’actions de lutte contre la filariose lymphatique et la laose. Toutefois, les bases du programme d’élaboration de la cartographie de ces deux phatologies ont été posées dans les années 2007 et 2008.

L’enquête réalisée au cours de cette période au Congo prouve que la filariose lymphatique est encore endémique dans plusieurs départements. La prévalence dans les zones enquêtées à cette époque atteignait 40,7%. Et, les récentes enquêtes réalisées entre 2010 et 2013, indiquent bien que la filariose est très focalisée au Congo.

Pour conforter la pertinence des enquêtes sur le terrain, les participants auront des exercices pratiques du genre : application avec les échantillons (sang), coloration et lectures des lames pour identification des microfilaires, présentation des fiches collectes, le choix de l’échantillonnage ainsi que le mode d’utilisation des smartphones.

De ce fait, le travail de terrain s’effectuera au village Linzolo, situé dans le district de Goma Tsié-Tsié, dans le département du Pool, au sud-ouest de Brazzaville.

L’initiative est très encourageante : « Quand on ne connait pas l’ampleur, les foyers de la maladie et les données scientifiques de la filariose lymphatique et de la laose, tout le travail qu’on peut faire est vain. Tout ce travail nécessite une méthodologie bien codifiée et fiable. Si les zones d’endémicité sont bien localisées on peut enrayer ces maladies. Il nous suffit d’orienter les ressources humaines et matérielles vers ces zones pour prétendre à une éradication définitive », a indiqué Fatoumata Binta Diallo, représentante de l’OMS au Congo.

Par contre le professeur Obengui, directeur de l’épidémiologie et des maladies infectieuses, a argumenté qu’on tenant compte de la forte endémicité de la loase et du fait que la stratégie de lutte contre la filariose lymphatique dépendra de la prévalence de la loase, il s’est avéré important de réaliser la cartographie conjointe pour ces deux maladies.

« La vitesse avec laquelle évolue la science aujourd’hui nous oblige à réactualiser nos connaissances. La filariose lymphatique et la laose sont deux maladies tropicales négligées qu’on trouve encore au Congo. Il faut qu’on raffine notre cartographie à l’échelle des districts sanitaires au lieu des départements sanitaires comme ce fût le cas en 2007-2008 », a ajouté le professeur Obengui.  

Données importantes

Une source onusienne indique que plus de 1,4 milliard de personnes dans 73 pays sont menacées par la filariose lymphatique, connue également sous le nom de l'éléphantiasis.

Plus de 120 millions de personnes sont actuellement infectées et environ 40 millions d’entre elles souffrent de difformités et sont handicapées par la maladie.

La filariose lymphatique peut provoquer une altération du système lymphatique et une hypertrophie de certaines parties du corps à l’origine de douleurs et de graves incapacités et de stigmatisation sociale.

Pour interrompre la propagation de l’infection, l’OMS recommande de procéder chaque année à des traitements à grandes échelle en administrant à toutes les personnes exposées dans les zones où des cas d’infection ont été recensés, une dose unique associant deux médicaments.

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

Face aux micros le professeur Obengui et le Docteur Fatoumata Diallo Binta (photo adiac)

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