Science et environnement : l'Unesco veut plus d'investissements dans les sciences

Lundi 21 Juin 2021 - 13:15

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Face à la multiplication des crises à l'échelle planétaire, la directrice générale de l'Unesco plaide pour le renforcement des investissements dans les sciences, pour une science plus égalitaire et plus partagée.

Pour Audrey Azoulay, malgré les progrès dans les dépenses et le nombre de scientifiques et leurs tendances à la hausse dues à la Covid-19, le renforcement des investissements dans les sciences est nécessaire, face à la multiplication des crises à l'échelle planétaire.

La directrice générale de l'Unesco a tenu ces propos lors de la publication d'un rapport intitulé " Course contre la montre pour un développement plus intelligent". " Les défis de notre époque, tels que le changement climatique, l'érosion de la biodiversité, la détérioration de l'état de l'océan ou les pandémies sont planétaires. Il nous faut, par conséquent, mobiliser les scientifiques et les chercheurs du monde entier'', a-t-elle déclaré.

Elle pense qu'une "science mieux dotée est indispensable". Le rapport nous apprend qu'entre 2014 et 2018, les dépenses dans les sciences ont progressé de +19% et le nombre de scientifiques de +13%, mais avec d'énormes disparités. Et seuls deux pays, les Etats- Unis et la Chine, comptent les 2/3 de cette progression, soit 63%. tandis que 4 pays sur 5 sont à la traîne, avec moins de 1% d'investissements de leur PIB dans la recherche scientifique.

Le rapport souligne que le paysage scientifique reste un paysage de puissance, où dominent deux domaines : l'Intelligence artificielle(IA) et la robotique. L'Intelligence artificielle et la robotique dominent dans les sciences. Avec 150 000 articles publiés en 2019, l'IA et la robotique dominent dans les sciences, indique le rapport de l'Unesco. Une trentaine de pays ont rejoint la Chine, les États-Unis, en-tête de peloton, notamment la Russie, l'Inde, Maurice et le Vietnam. Ce doument note, cependant, que les technologies sur le dérèglement climatique sont à la traine - les moins investis. Ce que déplore l'Unesco. Étant donné que ce sont "des domaines décisifs ( technologies sur le dérèglement climatique) sur notre avenir". Ainsi, sans 6 pays des 10 premiers pays les plus spécialisés sur le sujet (Allemagne, Canada, France, Norvège, Pays-Bas et États-Unis), la thématique des technologies sur le dérèglement climatique serait en recul.

C'est également le cas de la question énergétique '' trop peu explorée '' avec 2,5% de publications en 2019.

Pour une science planétaire

Pour la directrice générale de l'Unesco, la science doit être "moins inégalitaire, plus coopérative et plus ouverte". Aussi, plus de 70% des publications scientifiques demeurent inaccessibles à la majorité des scientifiques, apprend-t-on. Le rapport plaide pour de nouveaux modèles de circulation et de diffusion de la connaissance.

L'Unesco prépare une instrument normatif mondial pour ''une science ouverte'' qui donnerait une définition et un cadre partagés lors de la conférence générale 2021. L'objectif : développer ''une science plus transparente plus inclusive et plus efficace '''. Le rapport plaide également pour la diversité et plus d'égalité dans la science. Une science du futur plus égalitaire. Le rapport indique par exemple que seulement un tiers des chercheurs sont des femmes. Dans nombre de secteurs d'importance grandissante, elles sont encore moins présentes. C'est le cas de l'Intelligence artificielle. Les femmes ne représentent que 22%. '' Nous ne pouvons pas laisser les inégalités de la société être reproduite voire amplifiées par la science du futur", souligne le rapport. La science doit en effet réunir l'ensemble de l'humanité pour faire face aux défis d'aujourd'hui et de demain. Sa vulgarisation doit être un allié indispensable pour redonner confiance en la science".

Noël Ndong

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