Sécurité : l’ONU appelle à un monde sans armes nucléaires

Mardi 28 Septembre 2021 - 17:08

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Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) a célébré, le 27 septembre, le 25e anniversaire du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, avec des appels à son entrée en vigueur et à l'élimination des armes nucléaires partout dans le monde.

Le secrétaire exécutif de l'Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (Otice), Robert Floyd, a souligné, au cours de l’événement, son « adhésion quasi universelle », avec 185 signatures et 170 ratifications. Il a noté que le Traité « a créé et maintenu une norme contre les essais nucléaires si puissante, que moins d'une douzaine d'essais ont été effectués depuis son adoption, et qu'un seul pays l'a violé ce millénaire ». Avant l'adoption du traité en 1996, la quantité explosive moyenne des essais nucléaires équivalait chaque année à près de 1000 bombes de la taille d'Hiroshima.

« Les essais nucléaires n'ont pas seulement créé une instabilité géopolitique et soutenu le développement d'armes nucléaires plus puissantes et plus meurtrières, ils ont également causé des souffrances humaines et des dommages environnementaux indicibles. À cause du TICE, nous avons laissé ce monde loin derrière nous », a déclaré Robert Floyd.

Un régime de vérification

En plus de sa mission principale, le Traité comprend un régime de vérification sous la forme d'un réseau mondial, qui fournit des données utiles à des fins civiles et scientifiques, y compris les alertes aux tsunamis et les études sur le changement climatique.

Établi en vertu du traité, le Système international de surveillance assure une surveillance 24 heures sur 24 et en temps réel de toutes les activités nucléaires explosives sur Terre, et est maintenant terminé à plus de 90%, avec plus de 300 stations certifiées. Malgré ses 185 signatures, le traité n'est pas encore entré en vigueur, car cela nécessiterait la ratification par huit pays (les États-Unis, la Chine, l'Iran, Israël, l'Égypte, l'Inde, le Pakistan et la Corée du Nord).

Pour le secrétaire exécutif de l’Otice, « les anniversaires sont un moment de renouvellement des engagements ». Il a cité un « réel appétit pour l’engagement des jeunes et de la société civile » sur la question. L’objectif de ce plaidoyer est, selon lui, l'élimination totale des armes nucléaires. « Mais nous ne pouvons espérer parvenir à un monde sans armes nucléaires sans une interdiction universellement appliquée, non discriminatoire et vérifiable des essais nucléaires », a-t-il soutenu.

A ce jour, il y a encore 13 400 armes nucléaires dans le monde. Certains pays continuent de rechercher des capacités nucléaires, tandis que d'autres s'efforcent d'étendre leurs arsenaux nucléaires.

Tendance inquiétante à la modernisation

S'adressant aux membres du Conseil, la Haut-Représentante des Nations unies aux affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, a souligné une « tendance inquiétante à la modernisation et à l'expansion des arsenaux nucléaires ».

« Alors que le régime mondial de contrôle des armements s'est effondré, la diplomatie multilatérale du désarmement nucléaire s'est atrophiée. Alors que les relations continuent de se dégrader entre les États qui possèdent des armes nucléaires, nous ne pouvons pas tenir pour acquis que la norme contre les essais nucléaires sera maintenue », a-t-elle déclaré.

Pour la Haut-Représentante des Nations unies aux affaires de désarmement, les essais nucléaires « ont causé des dommages durables aux environnements vierges, à la santé humaine et à certaines des communautés les plus vulnérables ».

Outre ces impacts, elle a fait valoir que les essais ont également « permis des améliorations quantitatives et qualitatives des armes nucléaires, annonçant l'arrivée de nouveaux États dotés de l'arme nucléaire et facilitant une croissance dangereuse des arsenaux de leurs prédécesseurs ».

Pour Izumi Nakamitsu, le 25e anniversaire du traité est une raison de repenser ce qui peut être fait pour surmonter les défis qui nous attendent encore. Il s’agit de renforcer l'autonomisation des jeunes, comprendre le fonctionnement du TICE, et de renforcer les capacités techniques de l'Otice.

Josiane Mambou Loukoula

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