Sept ans après sa disparition : un hommage sur quatre jours au Seigneur Ley

Mardi 1 Décembre 2020 - 16:55

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Le recueillement sur la tombe de l’icône de la rumba à la Nécropole Entre terre et ciel, le 30 novembre 2020, date anniversaire de sa mort, a lancé la série des quatre événements commémoratifs organisés dans la semaine, entre lundi et samedi.

Commémoration des sept ans de la disparition du Seigneur Ley (DR)La cérémonie du 30 novembre était significative pour la famille de l’illustre disparu mais pas que. De la partie à la tête d’une importante délégation, le gouverneur de la ville, Gentiny Ngobila, a pour cette occasion évoqué le mérite d’« un artiste au talent incommensurable qui a véritablement marqué l’histoire de notre musique ». En fan inconditionnel, le premier citoyen de Kinshasa souligne : « Il est venu révolutionner notre musique comme jamais auparavant. En ce qui concerne la mutation structurelle de notre musique, à lui seul, Tabu Ley s’est offert la part du lion grâce à ses multiples approches avant-gardistes ».

Par ailleurs, le gouverneur de Kinshasa a parlé de la nécessité à « honorer ce grand artiste qui a créé des émules et toute une école que tous ont finalement suivi. Tous surfent sur la musique de ce grand monsieur », allusion faite ici « au fond rythmique » d’usage courant dans la musique congolaise. Et d’ajouter : « Il a introduit le drum, la mi-solo, la guitare rythmique, le spectacle, les deux accords joués en arpèges que toute l’Afrique utilise. Et c’est, par ailleurs, le premier Africain à se produire au music-hall de Paris, l’Olympia. Il le fit pendant seize jours en 1970 en jouant près de trente-quatre concerts. C’est carrément inédit ! ». Où, rappelle-t-il, Rochereau « a été ovationné par les stars de l’époque, Johnny Halliday, Claude François, Sylvie Vartan et Jacques Chirac, le maire de la ville ». De renchérir : « Après Paris, il est allé au music-hall de Londres. Il a joué à guichet fermé pendant trois mois d’affilée au London Palladium ». Pour le gouverneur Gentiny, Tabu Ley a honoré son pays mais aussi la sous-région, sinon tout le continent : «  il fut le premier d’Afrique centrale à gagner des disques d’or. Et il en a aligné des dizaines, jusqu’à la fin de sa vie il a même obtenu des platines. Il est le tout premier à avoir été ovationné à Cuba. Il a été plébiscité meilleur artiste musicien d’Afrique et des Caraïbes des derniers cinquante ans entre plusieurs nominés, notamment Manu Dibango, Youssou N’dour, Salif Keita et Alpha Blondy. A chaque fois qu’il a été représenté le pays à l’étranger, il est revenu avec un trophée ». Et de conclure : « C’est un artiste aux multiples talents que ses pairs ne pourront jamais oublier. Beaucoup d’artistes congolais et même africains le prennent pour le père fondateur de notre musique. Ce n’est pas un sujet à polémique car il mérite bien ce titre ».Le recueillement devant la tombe du feu Seigneur Ley (DR)

Pour sa part, Verkys Kiamuangana, l’un des actuels doyens de la rumba, contemporain de Rochereau, a avoué sa constante nostalgie face à une perte non digérée sept ans plus tard. « Je regrette beaucoup Tabu Ley mais aussi Franco parce que nous travaillions ensemble. De temps en temps, nous tenions des réunions pour régler les différends entre musiciens. Nous étions surnommés Les Trois Mousquetaires. J’ai perdu deux personnes qui m’ont beaucoup aidé, c’est dommage ! Je suis resté seul, ce n’est pas facile de mettre les artistes ensemble, surtout les jeunes parce qu’ils se prennent pour des grands. Pourtant, les grands ce sont les deux qui sont morts », coupant court là sa déclaration, la voix empreinte d’une émotion difficile à dissimuler.

Une expo-photos et deux concerts

La tombe du feu Seigneur Ley (DR) Dans la suite des événements commémoratifs, il est programmé, l’avant-midi du jeudi 3 décembre, l'exposition-photos au musée. Une visite guidée des élèves des écoles environnantes y est déjà prévue. Et l’organisation signale qu’elle sera ouverte à tout public pendant une semaine. En soirée se tiendra l’office religieux, savoir une messe d’actions de grâce à la cathédrale Notre-Dame à Lingwala dès 18h00.

La matinée du vendredi 4 décembre est consacrée à la présentation du site où sera érigé un monument en l’honneur de Tabu Ley ainsi que des caractéristiques de l’œuvre par son concepteur. Place à la musique dans la soirée avec un premier show. Tatiana Kruz, le groupe MPR, But na filet, Le Coq, Mika Chante, DJ Dolls Kataleya sont les têtes d’affiche du grand concert populaire qui se tiendra au marché de la Liberté occasion offerte à « la jeune génération de Tshangu célèbre Tabu Ley », apprend-on. Cerise sur le gâteau, la soirée de Gala annoncée pour le samedi 5 décembre à partir de 19h00 au Show Buzz réunira plusieurs artistes sur la scène, sous la houlette de Maïka Munan et Guvano, anciens sociétaires de l’Afrisa international, le légendaire orchestre du feu Seigneur Ley.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Commémoration des sept ans de la disparition du Seigneur Ley (DR) Photo 2 : Le recueillement devant la tombe du feu Seigneur Ley (DR) Photo 3 : La tombe du feu Seigneur Ley (DR) Photo 4 : Tatiana Kruz, une des têtes d’affiche du concert populaire (DR)

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