Shokokakoma : Osase fait rimer danse avec persévérance

Mardi 22 Avril 2014 - 20:00

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Le spectacle gratuit, mélange de danse traditionnelle et contemporaine, que la troupe de Bénédicte Shutsha offre aux Kinois depuis janvier dernier, le prochain est prévu le 22 mai au rond-point Kintambo magasin, est assorti d’une exhortation à faire preuve de ténacité pour « y arriver » dans la vie.

Une scène où Bénédicte Shutsha est soutenue par les autres danseursBien connue comme danseuse et membre du chœur féminin de l’orchestre Viva la Musica, Bénédicte Shutsha, qui mène la troupe de danse Osase, en assure la direction artistique, avec l’ambition première d’illuminer le quotidien congolais. Partant de la signification même de cette formation, Osase veut dire lumière en tetela, elle affiche dès lors sa prétention « d’apporter la lumière au Congo ». Et, dans ce cas précis, il s’agit d’un appel à s’armer d’une volonté de fer, quitte à apporter un changement à sa condition. C’est par son art, la danse, que l’ex-nionion entend faire passer ce message. Étant elle-même déjà un bel exemple d’opiniâtreté, elle ne peut que bien savoir combien il en faut pour la réalisation de grands projets, ou comme dans son cas, atteindre un niveau estimable. En effet, passer de simple nionion à une chorégraphe dont les services sont appréciés par des stars de renom, à l’instar de Lokua Kanza, pour ne citer que lui, est loin d’être rien. Ou encore paraître au cœur des publicités des grandes marques de téléphonie comme Vodacom, c’est que l’on vaut son pesant d’or.

Au travers de Shokokakoma, encore un mot tiré de sa langue maternelle, le tetela, qu’il faut simplement traduire par « On peut y arriver » en français, Bénédicte exprime une détermination qu’elle espère contaminer aux spectateurs de sa performance de danse. Le message central qu’elle véhicule en jouant de son corps, c’est que « malgré la souffrance, la violence, la misère et la pauvreté, nous devons continuer à travailler pour y arriver un jour . Et de conclure de la sorte : « Sans sacrifice, sans le travail, sans l’espoir, il n’y a pas de vie ». Par ailleurs, quand elle fait savoir : « Nous avons choisi les carrefours aux heures de pointe pour permettre à tous ceux qui n’ont pas l’occasion de voir ce genre de spectacles de danse d’y avoir accès », c’est qu’elle pense en premier à ces gens qui n’ont pas toujours à l’esprit de fréquenter les centres culturels où divers spectacles forment le quotidien. Une façon de ramener l’art dans la cité de sorte à le mettre à la portée de tous. Ici, il n’est pas question de le proposer mais bien de l’imposer afin de le rendre coutumier.Bénédicte Shutsha en performance en solo à même le sol

Production signée Yvon Édoumou

Une production signée Yvon Édoumou, le spectacle Shokokakoma offert par quatre danseurs et deux percussionnistes jouant du tambour fait le tour de la capitale, particulièrement dans ces lieux de grande fréquentation que sont les carrefours à l’instar des ronds-points Victoire et Huileries, la Place du 30 Juin. Rencontré au rond-point Huileries la semaine dernière, Yvon Édoumou a fait part aux Dépêches de Brazzaville de sa contribution dans Shokokakoma. Le sujet ivoirien a expliqué son appui dans la vulgarisation du spectacle de la sorte : « Amateur d’art, je suis intéressé par la culture. Aussi, lorsque Bénédicte m’a parlé de son projet, il m’a accroché ». Quant à son apport, il l’a décrite en ces termes : « En tant que promoteur d’art, je vise la mise en avant de l’art africain. Peu importe que ce soient les arts plastiques ou de la scène ».

Quant à l’agenda évoqué par le producteur, il avait pour point de départ le rond-point de l’Hôtel de ville situé à cheval entre l’avenue du Commerce et le Boulevard du 30 Juin, le 30 janvier dernier, il entend investir plusieurs quartiers de Kinshasa. La dernière représentation en date avait eu pour cadre le rond-point Huileries le 17 avril laquelle avait été précédée d’une semaine par celle de la Place du 30 Juin. Quant à la prochaine, elle devrait se tenir le 22 mai à Kintambo magasin comme dit plus haut. Et, à Yvon Édoumou de préciser ici sans autres commentaires : « Les spectacles se produisent chaque fois un jeudi à 17 heures pendant 25 minutes ».

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Un extrait de Shokokakoma offert au rond-point Huileries le 17 avril Photo 2 : Bénédicte Shutsha en performance en solo à même le sol