Siel 2024 : Dibakana Mankessi, lauréat du prix orange du livre africain

Vendredi 24 Mai 2024 - 16:08

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Docteur en sociologie, Jean-Aimé Dibakana Mankessi a remporté, le 18 mai, au Maroc  le 6e  prix orange du livre en Afrique pour son roman « Le Psychanalyste de Brazzaville », en marge de la 29e édition du Salon international de l’édition et du livre (Siel).

Troisième roman de l’auteur paru en 2023 aux éditions Les Lettres Mouchetées, le livre emporte les lecteurs en République du Congo dans les années 1960 avec en toile de fond les soubresauts d’une ville en plein essor, épicentre d’un pays nouvellement indépendant. Inspiré des faits réels, il met en exergue trois personnages, à savoir Kaya, le psychanalyste qui accueille les figures les plus importantes de la ville, Massolo la gouvernante, belle  séductrice, manipulable et Ibogo, l’étudiant idéaliste qui devient un milicien assoiffé de sang.

Les Congolais sont indépendants, et cette indépendance entraine des comportements et des angoisses que l’on avoue difficilement, sauf dans l’intimité du cabinet du Psychanalyste imaginé par l’auteur. « Ce qui m’intéressait, c’était de comprendre ce qui se passait dans leur tête et j’ai pensé que le psychanalyste en tout cas son divan était  le meilleur endroit permettant la libération de la parole », peut-on lire sur Radio France Internationale.

L’originalité du texte et sa grande qualité littéraire avaient été saluées par la présidente du jury, Véronique Tadjo. « Dibakana Mankessi a fait preuve d’une grande ambition littéraire dans ce roman très ingénieux porté par une très belle écriture », affirmait-elle. Ajoutant « le prix orange Afrique a pour objet de rendre la littérature africaine encore plus visible et de célébrer les divers talents sur le continent ».

Pour sa part, Dibakana Mankessi s’est senti ému et fier de remporter ce prix qui constitue un signe de reconnaissance au travail qu’il a fourni tout au long du processus de création, et a exprimé son souhait de pouvoir le vulgariser afin d’encourager la lecture en Afrique : « Je pense que l’écriture est un partage, et j’ai envie à travers ce roman de partager aux autres ma vision des choses et du monde de manière générale ».  Il a,  par ailleurs, salué  le Maroc pour l’organisation réussie du Siel qui promeut le livre et la lecture, ainsi que la fondation Orange pour ce prix grâce auquel  la littérature africaine est mise en avant à l’international.

Rappelons que Dibakana Mankessi était en compétition avec quatre autres écrivains africains dont Hamel Mouba (Tunisie) pour son roman « Siqal l’ancre de l’ogresse », Angelo Byock (Cameroun) « Percussions Cameroun », Meryem Sellami (Tunisie) « Je Jalouse la brise du Sud sur ton visage » et Hary Rabary (Madagascar) qui a écrit Zakoa. Essayiste et romancier, Dibakana Mankessi, originaire du Congo-Brazzaville, est l’auteur de plusieurs ouvrages (romans, nouvelles et essais). Il enseigne la sociologie et travaille pour une institution publique en région parisienne.

Divine Ongagna

Légendes et crédits photo : 

La couverture du livre et l'auteur/Adiac

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