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S’il est vrai …

Samedi 28 Janvier 2023 - 16:47

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S’il est vrai, en effet, qu’en ce début d’année 2023 les tensions entre les « grands », autrement dit les « riches » de la planète – Chine, Etats-Unis, Europe, Inde, Russie – ne cessent de s’aggraver, il l’est tout autant sinon même plus que ce que l’on appelait, il n’y a pas si longtemps, le « Tiers-monde » se garde bien, à juste titre, de se ranger dans l’un ou l’autre camp des conflits qui se précisent de jour en jour.  Une prudence d’autant plus sage, d’autant plus raisonnable que ces mêmes « riches » cherchent par tous les moyens à l’attirer aujourd’hui dans leur camp en faisant notamment miroiter des apports financiers considérables.

S’il fallait une preuve que la gouvernance internationale, héritée de la Deuxième Guerre mondiale il y a donc près de quatre-vingts ans doit à tout prix être corrigée en donnant à la voix des pays émergents la puissance qui leur revient naturellement en raison de leur poids démographique et de leur prééminence géographique, les dérives stratégiques auxquelles nous assistons sont là pour le confirmer. Il suffit, pour s’en convaincre, de prendre la mesure du danger extrême que portent en elles ces dérives dans la guerre qui oppose l’Ukraine et la Russie avec une montée en puissance sur le terrain de matériels militaires – chars, avions, missiles – dont le pire peut sortir à tout moment.

Les nouvelles technologies de la communication ne cessant de se renforcer à l’échelle planétaire en effaçant l’espace et le temps la mobilisation globale du Tiers-monde pour modifier en profondeur la gouvernance mondiale n’a rien d’illusoire. Elle peut s’imposer à tout instant si les communautés régionales en Afrique, en Amérique latine, en Asie s’entendent et parlent d’une même voix afin de préserver la paix sur les cinq continents. Aucune puissance, en effet, aussi riche et fortement armée soit-elle, ne pourrait s’opposer à un « Sommet » qui réunirait les organisations du Tiers-monde pour réfléchir sur l’adaptation de la gouvernance mondiale aux réalités du temps présent.

Ce qui précède est d’autant plus vrai que toutes les grandes religions, dont l’influence ne cesse de croître en raison des dangers que l’inconscience des « Grands » de ce siècle aggrave de jour en jour, se mobilisent elles-mêmes pour protéger la communauté humaine. Un message vital que le pape François lancera tout au long du périple qu’il entreprend en Afrique et qui le conduira cette semaine au cœur du continent.

Si les dirigeants des pays riches ouvrent enfin les yeux sur les dures réalités de ce temps et  prennent la mesure du danger global qu’ils font aujourd’hui courir à l’humanité, l’espoir pourra renaître au plan global. Mais s’ils ne le font pas, le pire sera à prévoir.

Faire en sorte donc que l’année 2023 voit enfin se dessiner l’indispensable réforme en profondeur de la gouvernance des Nations unies n’a rien d’illusoire dans un temps comme celui que nous vivons où la crainte d’un nouveau conflit planétaire fait craindre le pire aux humains.

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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