A 22 ans seulement, Gabie Seinzor a le pied furieusement scotché à la pédale d’accélérateur et elle roule au super plutôt qu’à l’ordinaire. On se souvient que Gabie, après avoir créé sa Start-Up « Ay-Tech », avait remporté l’année passée le 1er Prix « SmartCodeuses » à Dakar en présentant son application « Kiello » car la jeune femme est entrepreneure et développeuse d’applications mobiles. Si la Ponténégrine voue une véritable passion pour les nouvelles technologies, elle n’en est pas moins sensible aux plus belles lumières, celles du premier cri du premier jour sur la terre, celles de l’enfant qui naît. Sur la grande toile, Gabie y ajoute son éclairage car elle sait qu’avant cela, il y a l’amour que l’on fait, parfois trop tôt, le ventre qui s’arrondit, parfois sans l’avoir voulu, et 1000 questions qui se posent dans la tête de la future maman. Et Gabie d’expliquer : « A la base, il y avait le constat d’un accès difficile de l’information sur la gestion et l’évolution de la grossesse, certaines femmes n’osant même pas en parler et n’ayant personne à qui se confier. Depuis 2018, j'avais donc envie d'aider les femmes enceintes vulnérables à accéder aux soins et conseils nécessaires sans réellement savoir comment mettre en forme ce projet. Il m’a fallu attendre août 2020 pour lancer « Futures Mamans », une plateforme d’échanges et de conseils destinés aux femmes enceintes, pour les accompagner avant, pendant et après leur grossesse. Cette action est appuyée par une communauté de mamans accomplies, chaque expérience personnelle venant enrichir l’idée de ce projet ».
Au rayon de « Futures Mamans », les suivis et conseils sont multiples, traitant de la gestion des grossesses des femmes au travail, de l’après-grossesse et suivi du bébé comme de la maman, de
la vaccination, de l’alimentation ou encore des grossesses précoces sans oublier celles non désirées ou non suivies par le planning familial. Autant de conseils précieux à en croire les nombreuses mamans se plaignant par ailleurs des conditions d’accouchement ici au Congo, tant du point de vue sanitaire que de l’attitude des sages-femmes qui laisse hélas bien souvent à désirer. Certes ce triste constat est différent dans les structures privées. Si elles réunissent de meilleures conditions, le budget pour mettre au monde s’avère cependant être un luxe pour les parents démunis. Ce que regrette Gabie : « Il y a effectivement de nombreuses choses à améliorer. Il est vrai que certaines mamans ressortent du bloc plus ou moins traumatisées par les sages femmes. La présence du futur papa ou d’un membre de la famille lors de l’accouchement aiderait à la femme à se rassurer, à impacter ce jour de naissance de façon positive ».
Né seulement depuis le mois d’août, le projet « Futures Mamans » grandit sur tous les fronts : Actions de sensibilisation, conférence, e-meetings, interventions en milieu scolaires, activités physiques pour femmes enceintes et Gabie Seinzor ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : « Notre objectif phare est de contribuer à la diminution du taux de décès maternels, néo natals et infantiles Outre le Web Site Futures Mamans et toutes nos actions dérivées, nous comptons créer une ligne d’écoute, une application mobile pour le suivi de la grossesse, un centre physique d’information et d’orientation ».
A ne parler que des futures mamans on en oublierait, à tort, presque les futurs papas, pourtant Gabie témoigne : « Je suis surprise de voir l'intérêt des hommes quant à ce sujet délicat car ils vivent aussi, dans le cas des couples qui attendent un bébé, les changements psychologiques de la femme enceinte, que ce soit ses nausées, ces sautes d’humeur, ses troubles de la libido par exemple. Les hommes ont besoin de savoir ce qui se passe et veulent participer à la bonne évolution de la grossesse. Ils sont plus nombreux qu’on ne le pense à s’impliquer directement dans le processus de grossesse de la future maman ».