Soixante-dix ans de la DUDH : Maïck Lukadi insiste sur le vote de la loi sur les défenseurs des droits de l’homme en RDC

Samedi 24 Novembre 2018 - 13:45

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Pour le président de l’APVEC-ONGDH, la présence de cet arsenal juridique serait un grand atout pour le travail de ces activistes des droits de l’homme.

Le président de l’ONG de défense des droits de l’homme Assistance aux vulnérables et enfants du Congo (APVEC), Maïck Lukadi, regrette le manque d’un texte juridique en faveur des activistes des droits de l’homme. Déplorant que le projet de loi introduit au Parlement moisisse dans les tiroirs de ses deux chambres, cet activiste des droits de l’homme note que cette situation est à la base du traitement indécent que ces activistes de la société civile subissent de la part de la police et d’autres services de l’Etat à travers le territoire national.

Pour le président de l’APVEC-ONGDH, la célébration des soixante-dix ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme DUDH constitue un moment solennel pour rappeler aux autorités congolaises que le travail des défenseurs des droits de l’homme (DDH) profite à tout le monde et que la mise en place de cet arsenal juridique faciliterait le travail dont les bénéfices, pour la nation, sont incalculables. « Il n’a pas de couleur car, dans ce travail, les défenseurs des droits de l’homme servent la nation  et tout le monde, sans distinction de sexe, de religion, de race, de nationalité ni de couleur politique », a insisté Maïck Lukadi, dans cette entrevue qu'il a eue le 23 novembre avec la presse de Kinshasa, en vue de faire la restitution de sa mission menée à Kananga, dans le Kasaï, et à Lubumbashi, dans le Katanga.

La mission a révélé beaucoup de choses

Précédemment, Maïck Lukadi avait réitéré cet appel en faveur du vote de la loi sur les DDH, le 21 septembre, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la paix. Se référant, en effet, aux conséquences de la conférence de presse tenue la veille à Kananga par un des membres de l’ONGDH dont il assume la présidence, Maïck Lukadi, pense que la loi portant protection des DDH en RDC valait vraiment son pesant d’or.

Le président de l’APVEC-ONGDH note que ce responsable à l’antenne de Kananga de cette association avait, au cours de cet échange avec la presse, dénoncé l’enrôlement des enfants mineurs dans les rangs des adeptes de la milice Kamuina Nsapu. Cet activiste a, dans ce sens, exhorté le gouvernement congolais à bien veiller au respect et la promotion des droits de l’enfant sur toute l’étendue de la République.

Mais Maïck Lukadi se dit révolté parce qu’après cette conférence de presse, le membre de son organisation a connu de graves déboires avec les services, jusqu’à disparaître de la circulation. « Peu après sa conférence de presse, il a été l’objet des menaces de mort et autres promesses de traitement cruels, inhumains et dégradants. C’est donc ce climat d’insécurité qui l’aurait poussé à entrer en clandestinité. Selon les dernières nouvelles, il serait venu à Kinshasa. Mais, depuis, toutes nos recherches ne nous ont encore donné rien de positif », a noté Maïck Lukadi dont cette action constitue également un S.O.S. Le président de l’APVEC-ONGDH regrette également que sa descente à Lubumbashi et le travail y effectué l’aient également exposé à des menaces par des appels anonymes.

Notant que le vote, par le Parlement congolais, de cette loi lui soumise ainsi que sa publication par le chef de l’État constitueraient un grand atout pour le travail des DDH, Maïck Lukadi rassure que tous les membres de l’APVEC-ONGDH et lui-même célèbrent les soixante-dix ans de la DUDH avec le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme. À l’en croire, ils sont déjà dans la méditation pour cette célébration, étant donné que la RDC est entrée dans un moment crucial et décisif de son histoire, avec les élections attendues fin décembre.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: le président de l'APVEC-ONGDH, Maïck Lukadi/Le Courrier de Kin

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