Sommet Afrique- UE : les deux continents font le point

Jeudi 3 Avril 2014 - 17:30

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Bruxelles (Belgique) a abrité le 4è sommet Afrique-Union européenne, qui aura duré deux jours (2 et 3 avril). Cette rencontre aura permis de réunir une soixantaine de chefs d’État et de gouvernement africains et européens, plus de 90 délégations en vue d’un échange sur le futur de l’Afrique et l’Europe et du renforcement des liens séculaires des deux continents. C’est la première fois que l’Union européenne accueille une conférence de cette ampleur. Trois séances liées à la paix, la prospérité et les personnes auront servi d’alibi pour passer en revue les défis communs à relever

Au cours de la conférence de presse, animée par le président du Conseil de l’Europe, Herman Van Rompuy, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le président en exercice de l’Union africaine, Mohamed Abdel Aziz, et la présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, il a été question des progrès accomplis par l’Afrique sur les questions de paix, de prospérité et de développement du continent africain.

Herman Van Rompuy a salué les avancées de paix en Somalie, au Mali et en Centrafrique, et a confirmé le soutien inaltérable de l’Union européenne, citant pour preuve la réunion sur la Centrafrique. Il a annoncé le renouvellement du financement de la Facilité de paix en Afrique, soit plus de 750 millions d’euros entre 2014 et 2017, ainsi que le soutien du développement des capacités de gestion des crises africaines à travers la formation et l’équipement.

Il a rappelé qu’actuellement, ce sont sept missions de l’Union européenne qui sont déployées en Afrique, notamment en Somalie, au Mali, en Libye, au Sahel et en RD Congo ; en 2016, plus de 17.000 militaires africains seront formés grâce au soutien européen ; la présence d’autres militaires européens le long de la côte somalienne, pour la lutte contre la piraterie, et en Centrafrique. « La sécurité de l’Afrique est vitale pour assurer la sécurité dans le monde, tant pour garantir la sécurité maritime que la lutte contre l’extrémisme, le terrorisme ou le crime organisé », a déclaré Herman Van Rompuy.

Mohamed AbdelAziz a exposé l’utilité de la paix, la prospérité et le développement pour nos deux continents et a fait part d’une convergence totale sur l’ensemble des points, espérant que l’Afrique rattrapera son retard. Malgré sa croissance, le continent a besoin de soutien, « au moment où chaque année plus de 10 millions de jeunes sont confrontés à l’emploi ». Il a aussi appelé à la diversification du développement du continent, à sa stabilité, et a reconnu son déficit logistique et technique en matière de sécurité, deux domaines dans lesquels l’Union européenne a un important rôle à jouer.

José Manuel Barroso pense qu’il fait relever les défis sécuritaires en Afrique. Il a donné les montants investis par l’Union européenne, premier partenaire, dans l’aide au développement en Afrique, et la proximité entre les deux continents. Pour la période 2014-2020, « l’Union européenne va investir 28 milliards d’euros en aide pour un impératif humain et un soutien au développement post 2015 en Afrique, et près de 1,5 milliard d’euros pour la Facilité de paix, pour un soutien des solutions africaines aux problèmes africains », convaincu qu’il n'y aura pas de développement sans paix ni sécurité.

Nkozasana Dlamini-Zuma est quant à elle revenue sur « la longue histoire du partenariat entre l’Afrique et l’Union européenne et de ses avantages comparatifs, sur les ressources du continent, humaines, minières, énergétiques, les défis à relever », en se focalisant sur la jeunesse, les infrastructures, l’agriculture, etc. Elle a aussi évoqué les drames de Lampedusa, de la mise en place d’un partenariat profitable aux deux continents, pour que les jeunes ne se fassent pas happer par des réseaux terroristes, mafieux. Enfin, Nkozasana Dlamini-Zuma a abordé le sujet de l’immigration.  

Et la présidente de la Commission de l’Union africaine d'appeler l’Union européenne à une exploitation légale de ses ressources halieutiques, notamment ses mers poissonneuses, aux transferts de technologie, à plus de transparence dans le continent « ouvert et plein d’opportunités ».

De notre Envoyé spécial à Bruxelles, Noël Ndong

 

Noël Ndong