Sommet de l’Union africaine : la constante sécuritaire l’a emporté

Samedi 1 Février 2014 - 9:45

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Comme lors de l’ouverture un jour auparavant, la fin des travaux du vingt-deuxième sommet de l’Union africaine (UA), le 31 janvier, a été précédée par l’audition de l’hymne de l’organisation interprété par une chorale dans la salle Nelson Mandela. Invitée à se lever, l’assistance a salué l’Africaine par des applaudissements

On croyait entendre un rapport final sur le thème principal du sommet, l’agriculture et la sécurité alimentaire, les grandes lignes des deux discours prononcés à la clôture respectivement par le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, et le chef de l’État mauritanien, Mohamed Abdelaziz, nouveau président en exercice, ont plutôt mis l’accent sur l’impérieuse nécessité pour le continent d’accélérer l’opérationnalité de la Force africaine en attente et de la Capacité africaine de réaction immédiate aux crises.

Président d’un pays à peine sorti de la crise et qui inaugurait aussi sa première réunion au sommet des chefs d’État de l’UA, Ibrahim Boubacar Keita était invité à prononcer un message de remerciement à la conférence au nom de ses pairs. Il est naturellement passé par la symbolique des cinquante ans de l’organisation panafricaine célébrée l’année dernière, décrivant un moment de fierté pour toute l’Afrique, mais aussi celui des défis qui l’attendent. Il a rappelé le combat de Nelson Mandela pour la liberté et s’est appesanti ensuite sur le cauchemar vécu par son pays il y a quelques mois.

S’il n’y avait pas eu la solidarité africaine et l’intervention française contre les terroristes, a-t-il expliqué, le Mali ne serait pas sorti de l’ornière. « Ce qui est arrivé à mon pays peut arriver à d’autres sur le continent. Dès lors, la mise en place des instruments de riposte aux violences de tous genres s’avère indispensable », a martelé le chef de l’État malien.

À son tour, Mohamed Abdelaziz, à qui est revenu l’honneur de déclarer la fin des travaux du sommet, a fait siennes les préoccupations de paix et de sécurité passées en tête des déclarations enregistrées au cours de la conférence. Il a annoncé le report de l’examen de l’Agenda 2063 de l’UA à une prochaine réunion de l’organisation. Ainsi qu’il le déclarait après sa désignation par ses homologues pour conduire les destinées de l’Union, le président mauritanien a une fois de plus plaidé en faveur de la jeunesse et de l’unité du continent : « Il nous faut envisager des politiques de formation et d’éducation impliquant l’adéquation entre l’école et l’emploi au profit des jeunes. Nous devons aussi, aujourd’hui plus qu’hier, parler d’une même voix dans les instances internationales, de sorte à occuper la place qui nous revient dans le concert des ensembles continentaux. »

Mohamed Abdelaziz, qui a rendu hommage à l’action de son prédécesseur, a douze mois devant lui pour remplir la sienne. Il devra imprimer sa marque à une organisation dont l’ambition bien réelle déclinée par ses dirigeants de s’affirmer sur la scène internationale ne saurait se résumer aux seuls discours relayés par les haut-parleurs en son splendide siège d’Addis-Abeba.

Gankama N’Siah

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : L’exécution de l’hymne de l’UA peu avant la clôture du sommet. (© Adiac) ; Photo 2 : Une vue de la salle Nelson Mandela durant le sommet. (© Adiac)