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Sortie de crise au Sénégal

Samedi 16 Mars 2024 - 17:16

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Dimanche 24 mars, les Sénégalais se rendront aux urnes pour choisir le successeur du président Macky Sall. Arrivé à la fin de son second mandat, le chef de l’Etat sortant ne pouvait prétendre à se représenter pour des raisons constitutionnelles quand bien même il estimait que les amendements apportés entre-temps à la loi fondamentale de son pays ne l’en empêchaient pas. 

Pendant plusieurs mois, le débat politique autour de ce scrutin a menacé la stabilité de ce pays d'Afrique de l'Ouest cité pour sa résilience en matière d’alternance démocratique au sommet de l'Etat. Souvent des heurts entre manifestants et forces de l’ordre se sont soldés par des pertes en vies humaines et des destructions de biens mais à la fin l’apaisement a toujours pris le dessus. Ce fut encore le cas récemment.

Alors que l'on s'approchait de l'élection présidentielle prévue pour le 25 février, à la surprise de ses compatriotes, le président Macky Sall avait décidé de son report sine die le 2 février, justifiant que le pays sombrerait dans le désordre si le scrutin était maintenu à cette date. Le tollé suscité par cette sortie du chef de l’Etat a été à la mesure de la désapprobation quasi générale de l’opposition, de la société civile et de certains de ses proches. Dans la sous-région Ouest-africaine, les soutiens à ce revirement n’ont pas été unanimes. 

Une chose est certaine, le président a compris l’impasse dans laquelle il se trouvait et a tenté de jouer sur les mécanismes politiques pour en sortir. En premier lieu, l’Assemblée nationale a entériné sa décision, mais le Conseil constitutionnel a rejeté le report de l’élection à la fin de l’année comme préconisé par les parlementaires. Le dialogue politique qu'il a réuni pour deux jours, les 26 et 27 février, a confirmé le cul-de-sac. La sagesse l'a incité à abandonner tout bras de fer préjudiciable à l'unité de son pays car repousser l’élection n’était pas une bonne solution.

C’est ainsi que la vingtaine de candidats officiels, parmi lesquels Amadou Ba, choisi par le chef de l’Etat, et Bassirou Diomaye Faye, proche de l’opposant Ousmane Sonko, après qui cette agitation politico-judiciaire était en œuvre, sollicitera les suffrages des concitoyens dimanche prochain. Il aura fallu passer en quelque sorte par mille et un obstacles pour éviter que la mécanique électorale sénégalaise ne se grippe gravement. Au moins l’essentiel est sauf. La campagne électorale est en cours, preuve que la crise est passée.

Le 2 avril, après deux mandats de six années chacun à la tête de son pays (2012-2019-2024), Macky Sall attendra de passer le témoin à celle ou celui à qui les électeurs confieront leurs destinées pour les cinq prochains printemps. Il faudra à cette dernière ou ce dernier, pour réussir, rassembler le peuple du Sénégal autour de l'engagement qui compte le plus quel que soit le volume des suffrages récoltés : apporter des réponses à ses aspirations à la prospérité pour vivre mieux. Car gagner une élection n’a jamais été une fin en soi.

Gankama N'Siah

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