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Sur la table du jeu mondial …

Samedi 14 Mai 2022 - 16:03

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Le 31 décembre dernier, alors que partout dans le monde les cloches sonnaient les douze coups de minuit marquant l’avènement de la nouvelle année 2022, personne n’aurait imaginé la redistribution des cartes sur la table du jeu international à laquelle nous assistons aujourd’hui. Tout, en effet, semblait indiquer que les grandes puissances s’entendraient enfin sur l’essentiel, à savoir la lutte contre la pandémie de covid-19 et le dérèglement climatique, la relance de l’économie mondiale, la résolution des crises régionales, l’appui accru des pays émergents par les nations riches de l’hémisphère nord.

Or c’est exactement le contraire qui s’est produit avec une série d’événements totalement imprévus – mais non imprévisibles –  dont nous ne vivons que les premiers instants et qui vont modifier en profondeur à très court terme  les relations entre les cinq continents de la planète.

° D’abord, bien sûr, le déclenchement de la guerre contre l’Ukraine par la Russie qui a pris une tournure étonnante puisque l’armée rouge n’a pas été capable de s’imposer sur le terrain alors même que le président Vladimir Poutine affirmait y parvenir en quelques heures. Un aveu de faiblesse qui a surpris tous les dirigeants de la planète et dont nous continuons de vivre les différentes péripéties avec des pertes humaines énormes, des destructions matérielles effrayantes, des menaces sur la paix mondiale sans précédent.

° Ensuite le renforcement spectaculaire du camp occidental avec un double mouvement dont nous vivons seulement les premiers instants : l’entrée plus que probable de tous les pays de l’Est et du Nord de l’Europe dans l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, l’élargissement de l’Union européenne dont le nombre de membres – 27 actuellement – pourrait atteindre, voire même dépasser à brève échéance le chiffre de 35. Deux mouvements qui auront nécessairement des conséquences fortes sur la gouvernance occidentale.

° Enfin la remise en question de la gouvernance onusienne par les nations du Tiers-Monde en raison de l’incapacité dont a fait preuve le Conseil de sécurité de prévenir le conflit en cours entre l’Ukraine et la Russie et dont sont largement responsables ses membres permanents. Une remise en question qui était inévitable à plus ou moins long terme mais dont les événements présents vont faire une priorité au cours des semaines et des mois à venir que cela plaise ou non à la Chine, aux Etats-Unis, à la France, au Royaume-Uni, à la Russie.

Conclusion de ce qui précède : les cartes se rebattent indiscutablement sur la scène du jeu mondial et les rapports de force entre les grandes puissances se modifient profondément. D’où la nécessité pour les observateurs d’observer avec la plus grande attention les événements à venir et pour les dirigeants des pays dits « émergents » – africains tout particulièrement – de faire entendre leur voix avec plus de force au sein des institutions internationales.

Nous entrons, en effet, clairement dans une nouvelle ère stratégique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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