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Sur le renouveau de l’Alliance atlantique

Samedi 27 Février 2021 - 16:30

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Le début du mandat présidentiel de Joe Biden est marqué de façon claire par la relance du dialogue entre les Etats-Unis et l’Europe que la doctrine de l’ « America first », prônée et appliquée sans nuances par Donald Trump, avait sinon détruit du moins fortement ébranlé. S’il ne garantit pas aux Américains et aux Européens que l’entente durable issue des combats menés pour la liberté durant les deux guerres mondiales du siècle précédent est ou sera définitivement restaurée, il redonne à l’Alliance atlantique un nouveau souffle.

 

Un tel changement est d’autant plus important qu’il intervient dans le moment très particulier que vit le monde moderne avec, d’une part, le dérèglement climatique qui menace directement l’espèce humaine et, d’autre part, la mise en place de la  nouvelle équation stratégique que suscite l’installation  de la Chine au premier rang des puissances de la planète. Deux données fondamentales que Donald Trump, milliardaire et de ce fait obnubilé par une vision purement capitaliste du monde, n’avait pas insérées dans son raisonnement mais que Joe Biden, lui,  a placées clairement au cœur de la nouvelle diplomatie américaine.

 

Si l’on en juge d’après les propos et les discours que le nouveau président des Etats-Unis a tenus tout au long de la campagne ayant abouti à son élection fin 2020, mais aussi d’après les réflexions qui nourrissent sa propre biographie, « Tenir ses promesses », dont la version française vient tout juste de paraître (1) l’axe transatlantique est et doit redevenir un élément majeur de la diplomatie américaine. Même si des dissensions existent entre Washington et Bruxelles, notamment dans le champ économique, le maintien de relations étroites dans le domaine de la défense, de la politique extérieure, de la coopération multiforme est perçu de nouveau à Washington comme une priorité.

 

Tout indique donc aujourd’hui que les autorités de Washington comme celles de Bruxelles s’emploieront dans les prochains mois à resserrer les liens qui les unissent pour faire en sorte que, face à la Chine et à la Russie, le camp occidental fasse mieux entendre sa voix, mieux faire valoir ses intérêts au sein de la communauté mondiale. La France et l’Allemagne, qui sont les deux principales puissances de l’Union européenne, y sont visiblement décidées de même que le Royaume-Uni qui a choisi, certes, de se retirer de cette communauté mais qui s’attache maintenant à se rapprocher encore plus des Etats-Unis.

L’avenir proche sera certainement marqué par un renforcement de l’Axe transatlantique dont les effets se feront sentir dans toutes les régions de la planète qui se trouvent confrontées aujourd’hui à des confits ou à des tensions meurtrières. Et dans ce nouveau contexte stratégique, l’on peut être certain que l’Afrique et tout particulièrement le Bassin du Congo en raison de son poids humain, de ses ressources naturelles, de son rôle essentiel dans la protection de la nature, figureront en bonne, très bonne place dans les nouvelles priorités du camp occidental.

 

Ce contexte favorable, les Etats concernés feraient bien de le prendre dès à présent en considération afin d’en tirer les bénéfices prévisibles.

 

 

  1.  « Tenir ses promesses », par Joe Biden, Editions Michel Lafon,
Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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