Suspension du maire de Likasi : Justicia ASBL dénonce une politisation à outrance de l’administration

Jeudi 29 Octobre 2015 - 12:45

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L'association regrette que cette autorité de la ville de Likasi « paie les frais pour une action qui ne constitue pas une faute, encore moins une infraction, sauf si l’on devrait convenir que faire respecter la Constitution était érigé en infraction dans le pays ».

Dans un communiqué signé le 28 octobre, l’ONG Justicia ASBL basée à Lubumbashi a exprimé sa désapprobation au sujet des « menaces et intimidations » dont font l’objet des autorités politico-administratives qui se décident de faire respecter la Constitution du pays ainsi que la forte politisation de l’administration publique en RDC. Cette association a notamment épinglé le dernier cas en date, de la suspension, le 28 octobre, du maire de la ville de Likasi, Charles Mwanangwa Ntalaja, qui est membre du parti politique Solidarité congolaise pour la démocratie et le développement (Scode) de Jean-Claude Muyambo, suspendu pour avoir autorisé une manifestation politique dans cette ville du Katanga.

Justicia ASBL rappelle, dans son commujiqué, que la Constitution de la RDC prescrit en ses articles 25 et 26 que « la liberté des réunions pacifiques et sans armes est garantie sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs. La liberté de manifestation est garantie. Toute manifestation sur les voies publiques ou en plein air impose aux organisateurs d’informer par écrit l’autorité administrative compétente ».

Pour cette ONG, en effet, le fait que le maire de la ville de Likasi a autorisé le meeting politique du parti politique Avenir du Congo, qui l’y aurait préalablement informé comme l’exigerait la Constitution, n’a pas enfreint la loi, surtout que dans la même ville et le même jour devrait se tenir une autre manifestation du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD), manifestation qui du reste n’a jamais fait l’objet d’information à l’autorité politico-administrative. Cette ONG a également dénoncé que pendant ce même temps, dans la ville de Kindu, les militants du parti politique ARC du G7 ont été dispersés, certains arrêtés et torturés et interdits même d’accéder à leur siège alors qu’ils s’apprêtaient d’accueillir leur président provincial de retour de Kinshasa, le député Akimuse Kiditcho, alors que le dissident de cette formation politique, vice-gouverneur de province de son état, Jérôme Bikembe, a, quant à lui, bénéficié de la protection de la police et ses sympathisants ont eu droit à l’accueillir. « Cette disparité dans la jouissance des droits fondamentaux est à la base de la montée de la tension sociale en cette période électorale et ne contribue pas à l’organisation des élections dans un climat de paix et sérénité, dont seules les autorités politico-administratives sont responsables », a soutenu Justicia ASBL.

Cette ONG, qui exige que la réhabilitation de toute urgence du maire de Likasi et la saisine des instances judiciaires au cas où cette suspension fantaisiste n’était pas levée, réitère ses nombreux appels d’éveil patriotique et d’appropriation de la Constitution de la République adoptée depuis le référendum constitutionnel de 2006 garantissant indistinctement des droits et obligations des citoyens.

Il est rappelé que Charles Mwanangwa Ntalasha a été suspendu de ses fonctions de maire de la ville de Likasi, le 28 octobre. L’intéressé, qui a dénoncé une « sanction politique », a affirmé à l’AFP avoir été notifié de cette décision par une lettre signée du vice-gouverneur de l’ex-province du Katanga, Yav Tshibal, indiquant que la mesure avait été prise par le ministre chargé de l’Intérieur, Évariste Boshab.

Lucien Dianzenza

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