Télécommunications : vers une reconfiguration des rapports de force entre les puissants groupes en Afrique

Actuellement, l'Afrique représente la moitié des clients d'Orange dans le monde. La région est donc stratégique pour le groupe français qui entend davantage renforcer son influence. Selon le Financial Afrik, les revenus d'Orange en Afrique se situent aux environs de 4,5 milliards d'euros. Cela représente justement les 11% de ses revenus.

Au cours des cinq prochaines années, plusieurs actions sont en cours d'exécution pour répondre aux objectifs d'expansion du groupe dans une région en pleine mutation. Stéphane Richard, le PDG d'Orange, en a présenté le principal enjeu, celui d'augmenter les revenus à 15% d'ici à 2020. En effet, les statistiques les plus crédibles projettent un doublement de smartphones utilisés, avec près de 350 millions d'utilisateurs en Afrique. Une source autorisée de la Banque centrale du Congo (BCC) estime même que les abonnés des réseaux excèdent actuellement les 10 millions de personnes en RDC.

Aussi les négociations sont-elles en cours pour l'acquisition des filiales de Bharty Airtel au Burkina Faso, au Congo Brazzaville, en Sierra Leone et au Tchad. Ces acquisitions pourront générer 9 millions de clients supplémentaires et 600 millions de chiffre d'affaires au profit du groupe français. Enfin,  sa stratégie d'expansion en Afrique centrale passe également par le rachat de Tigo du Groupe Millicom en RDC.

Avec ses défis à relever, Orange pourrait concurrencer, voire dépasser d'autres puissants opérateurs sur le plan de la couverture géographique du continent africain. En effet, le Sud-Africain MTN continue à s'imposer en Afrique mais la donne pourrait changer très bientôt avec une présence d'Orange dans dix-huit pays contre quinze actuellement. Toutefois, la tâche n'en est pas moins ardue en raison de la forte influence de ses principaux concurrents dans la région.