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Tensions

Samedi 12 Juin 2021 - 17:00

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Pour des raisons bien différentes et en l’espace de quelques jours, la France a décidé de suspendre sa coopération militaire avec le Mali et la Centrafrique. Si dans le premier pays, la valse des coups d’Etat en est la principale cause, dans le second Paris se préoccupe davantage de la tournure générale que prendraient ses relations avec Bangui depuis le rapprochement opéré par le pouvoir en place avec la Russie.

Dans les deux cas, il n’est pas encore question de rupture officielle des relations qui lient la France à ses anciennes colonies. Investi président de la transition, et par conséquent chef de l’Etat, le 7 juin, après son deuxième coup de force en neuf mois, le colonel Assimi Goïta a promis de respecter les engagements internationaux de son pays vis-à-vis de l’extérieur.

Ceci dit, le nouveau président malien n’a en tout plus que neuf mois pour organiser les élections générales comme le lui prescrit la charte de la transition. S’il ambitionne de restaurer l’autorité de l’Etat dans une période aussi courte ainsi qu’il l’a expliqué lors de son investiture, cela peut supposer de sa part une volonté de prendre encore un peu de temps et durer.

Rendre le pouvoir aux civils est aussi ce que lui demandent ses partenaires, en particulier la France, dont les troupes combattent depuis sept ans aux côtés des soldats maliens. Assimi Goïta risque d’être pris par le temps, l’ampleur des défis présents pourrait faire glisser les délais du retour à la normale. La fin de l’opération Barkhane annoncée par le président français, Emmanuel Macron, le 10 juin, peut en partie avoir été motivée par la lassitude de traiter avec des interlocuteurs qui changent d’avis à tout instant.

S’agissant de la Centrafrique, l’équation est évidemment différente. Confrontées à des rebellions qui essaiment le territoire national, les autorités de Bangui ont dû faire appel à des forces extérieures parmi lesquelles comptent des Russes. En apparence, cette présence a permis de contenir les assauts des mouvements rebelles qui juraient de prendre la capitale du pays. Le parachèvement du processus électoral en Centrafrique a été rendu possible grâce à cet appui, mais n’a pas évacué les appréhensions du partenaire historique de Bangui qu’est Paris qui le voulait inclusif.

Autour de ces deux foyers de tension si on peut le présenter ainsi, il est un constat qui semble se répéter : dans le cadre de l’opération Barkhane menée au Mali en lien avec le G-5 Sahel, la France demandait il y a peu la clarification de la position de ses alliés, et notamment de Bamako sur la présence de ses troupes. Elle dénonçait une campagne anti-française entretenue dans ce pays. La même chose qu’elle répète aujourd’hui concernant la Centrafrique. Vite que le dialogue constructif reprenne en hauts lieux !

Les Dépêches de Brazzaville

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