Transport en commun: le sempiternel casse-tête kinois

Mercredi 20 Novembre 2013 - 16:15

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Les Kinois disent ne pas encore ressentir les effets bénéfiques de la présence des « bus Matata » qui sont loin de répondre à leurs attentes en terme de fluidité du transport urbain.

Combien des bus faudra-t-il mettre en circulation pour résoudre la sempiternelle problématique du transport dans la ville de Kinshasa ? Cette question taraude l’esprit de nombreux kinois dont l’extase s’est vite estompée après qu’ils aient réalisé que le lot des bus Transco récemment réceptionnés par le gouvernement n’était qu’une goutte d’eau dans l’océan. Les difficultés de transport continuent, en effet, à se poser avec acuité dans une ville qui en demande un peu plus. Le complément de l’autorité urbaine venu en renfort avec ces bus (plus d’une soixantaine) acquis sur fonds propres n’a pas non plus pallié le déficit toujours criant des moyens de transport en commun.

Des scènes qu’on croyait avoir résorbées ont refait surface. Les arrêts de bus restent toujours bondés de monde comme à l’accoutumée. Aux heures de pointe particulièrement, les Kinois sont astreints à débourser plus que prévu pour gagner leurs destinations au grand bonheur des chauffeurs des taxis et taxis-bus. Ces derniers s’adonnent à cœur joie au phénomène de « demi-terrain », faisant ainsi fi de la tarification imposée par l’hôtel de ville. Aussi, des courses se négocient-elles au gré des humeurs des chauffeurs indépendamment des trajets à effectuer. Les habitants de la périphérie Ouest de Kinshasa en payent généralement les frais, eux qui, aux heures du soir, sont obligés de payer le double de ce qu’ils déboursent en temps normal. La course Kintambo Magasin-UPN fixée à 500 FC prend subitement l’ascenseur dès la tombée de la nuit pour se négocier autour de 1000 FC. Un cas qui est loin d’être isolé et qui s’insère dans une dynamique de gain facile propre aux conducteurs pétris de leur frénésie boulimique.

Insuffisance de bus dans la ville

Qu’à cela ne tienne ! Le spectacle désolant qu’offrent des arrêts de bus noircis de monde et ces bousculades au quotidien qui, généralement, accompagnent chaque apparition d’un bus, devraient interpeller l’autorité politique. D’autant plus que les bus Transco ne desservent qu’une partie infime de Kinshasa, laissant des pans entiers à la merci des fameux « 207 », ces engins de la mort communément appelés « Esprit de mort ». Il y a lieu de parer au plus pressé en renforçant l’effectif des bus déjà disposnibles en veillant tout aussi à un dispatching équilibré afin de desservir toute la ville. Pour l’heure, les Kinois ne ressentent pas encore les effets bénéfiques de la présence des « bus Matata » qui, en raison de leur faible effectif, sont loin de répondre à leurs attentes en termes de fluidité du transport urbain. Plusieurs lignes ne sont pas encore opérationnelles et la population se plaint de la lenteur que met Transco pour ouvrir de nouveaux itinéraires.

Transco reçoit trente nouveaux bus

La nécessitée de renforcer le charroi par l’acquisition de nouveaux bus est patente. C’est dans ce cadre qu’il faut situer la réception, le 9 novembre dernier, d’un nouveau lot de trente bus par les autorités de la société de transport public Transco. S'il y a des communes qui se réjouissent déjà abondamment du bienfait des bus de la Transco, il y en a d'autres qui se demandent de plus en plus si ces bus arriveront quand même un jour chez elles. Les habitants de la périphérie ouest de Kinshasa, précisément ceux habitant les quartiers Matadi Kibala, Mitendi et Benseke, se plaignent et se considèrent toujours comme les éternels oubliés du gouvernement en matière de transport.  

Il est vrai que l’absence des routes praticables et adaptées à la circulation de ce type de bus devrait préoccuper le gouvernement afin de songer à augmenter la surface routière de la ville avec, à la clé, la création de nouvelles routes et la réfection de celles existantes. À tout prendre, l’équation du transport en commun à Kinshasa est loin d’être résolue. Au premier pas déjà posé par le gouvernement devrait suivre d’autres pour que, demain, le transport en commun ne constitue plus pour les Kinois, un casse-tête.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Un bus de l'ex société Stuc en stationnement