Unesco : Edouard Matoko rassure les ambassadeurs du groupe Afrique sur l’avenir de l’institutionMercredi 25 Juin 2025 - 12:45 En réunion plénière du groupe Afrique le 23 juin, à Paris, le candidat congolais a répondu aux préoccupations des ambassadeurs concernant l’avenir de l’Unesco.
Inévitablement, ces crises auront un impact sur les activités de l’agence onusienne, alerte Edouard Matoko. « Nous devons changer comme l’a déclaré António Guterres il y a quelques jours… Changer pour améliorer l’efficacité des projets, anticiper la réduction des budgets, porter des programmes plus audacieux », estime-t-il. Changer certes, mais comment sans affaiblir les programmes ? L’Unesco est trop politisée, n’hésite pas à formuler le candidat congolais tout en considérant qu’il s’agit là d’un défi pour une institution intellectuelle plus que jamais stratégique mais aux initiatives comme l’encyclopédie africaine ou le musée des afrodescendants insuffisamment connues, et aux potentialités multiples pas assez exploitées. Optimiste et convaincu, Edouard Matoko axe son engagement sur des thématiques qu’il juge aujourd’hui fondamentales : le patrimoine culturel africain, la restitution de biens, la biodiversité et les océans, l’intelligence artificielle (IA), la place des jeunes et des femmes notamment en tant qu’acteurs de paix, l’engagement des Afrodescendants. Avec des idées précises pour consolider l’empreinte de l’Unesco en Afrique (donner plus de pouvoir aux femmes, apprendre à travailler avec ses différences), réduire les dépenses (recruter du personnel local…), renforcer sa présence et son engagement dans les pays en guerre. « L’Afrique a la capacité d’anticiper les conflits. Elle n’est pas une et doit travailler sur ses différences… », est-il convaincu. D’où sa proposition d’Africa Lab ou encore d’un forum Afrique/Unesco. Diversifier les ressources Anticipant la diminution des budgets, le candidat considère comme nécessaire une levée de fonds mais aussi une optimisation des ressources. Il mise en particulier sur la recherche de grands donateurs et de mécanismes nouveaux pour associer les fondations et les fonds de gestion africains aux projets. « Les 10 pays d’Afrique ayant une croissance à deux chiffres pourraient mobiliser leurs ressources et soutenir les budgets alloués pour la priorité Afrique », a-t-il souligné, le 23 juin, dans son intervention. Il reste qu’il importe aussi de regarder les réalités en face. « Je pense que nous devons nous restructurer, nous n’allons pas y échapper. Notre bureaucratie est lente, pourtant nous avons des obligations de résultats et nous allons devoir couper dans les budgets. En gardant nos principes et nos priorités : l’IA, l’égalité des jeunes, l’éducation, etc. Je vais réduire ailleurs mais nous devons garder 20% de budget pour la priorité Afrique, embaucher plus de personnel local, lever des fonds, favoriser la coopération triangulaire… », a-t-il promis. Dans cette perspective les programmes devront être revus « sur la base des priorités exprimées par les Etats membres en poursuivant un travail continu avec eux. Il nous faut redynamiser les coopérations nationales et internationales. En travaillant avec l’Union africaine et toutes les organisations régionales du continent ». Bénédicte de Capèle Légendes et crédits photo :Édouard Matoko/ DR Notification:Non |