Vie associative : Blandine Annette Sita oeuvre pour l’autonomisation des femmes séropositives

Samedi 2 Avril 2016 - 10:56

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La soixantaine révolue, Blandine Annette Sita préside aux destinées de l’Association Femme Plus du Congo. Depuis plus de dix ans, cette femme  séropositive se bat à trouver des financements pour aider les femmes atteinte du VIH/Sida,membres de sa structure en  créant pour elles des activités génératrices de revenus afin de leur  permettre de se prendre en charge. Toutefois, son action d’autonomiser les femmes  est butée par le phénomène de  stigmatisation et le manque de projets. Malgrè ces difficultés, Blandine Anette Sita est déterminée  à atteindre son objectif.

Très dynamique, Blandine Annette Sita est une  femme séropositive. Après avoir découvert son état sérologique  en 1998 et suivi plusieurs formations pour  lutter contre cette maladie, elle a décidé  d’engager  sa lutte  contre cette maladie à travers le mouvemenrt associatif. Responsable de  l’Association Femme  Plus du Congo, elle  se plie en quatre pour trouver des financements afin de soutenir les femmes  séropositives de sa structure.

Elle explique ici  les motifs de son action « Quand j’ai découvert mon état sérologique. Ma famille ne m’a pas abandonnée  surtout ma fille. Elle m’a beaucoup soutenue.  C’est pour cela, qu'à mon tour, je lutte pour l’autonomisation des femmes de mon association ». Cette dernière estime que son aide est très bénéfique pour ces femmes. « Avoir  une activité productive est en quelque sorte un ouf de soulagement  pour ces femmes.  Puisque, l’outil de l’autonomisation  va leur permettre de payer leur loyer, se nourrir, se vêtir  et   prendre soin de leur santé  et celle  de leurs enfants». Très passionnée par son activité, Blandine Annette Sita  est satisfaite  des résultats de sa bataille. « Avec les financements que nous trouvons, certaines femmes ont ouvert des ateliers de couture, d’autres exercent dans la pâtisserie et dans la vente des jus. Avec un commerce, je ne vois pas en quoi la maladie peut terrasser une personne., même si  elle est rejetée dans sa famille. Nous avons des champs des maniocs  sur la route Nationale. Nous avons aussi gagné un projet que nous avons intitulé  autonomisation des  femmes qui nous a permis de  reçevoir 25 machines à coudre. En 2004, nous avons expérimenté l’élevage des poulets de chair et pondeuses. Les femmes avaient les points de ventes des œufs », s'est rejouie la présidente.  Malheureusement, a-t-elle regretté  « ce projet a connu un coup à cause de l’avènement  des nouveaux villages agricoles.  Cette activité  a été vraiment bénéfique pour les femmes de mon association  car nous vendions l’œuf à 150 FRS ». 

Du fait de son engagement pour autonomiser les femmes malades, Blandine Annette Sita est beaucoup appréciée. « Elle fait de grandes oeuvres pour nous. Elle nous conseille quand nous sommes inquiètes.  Elle se bat à chercher de l’argent pour  nous aider à débuter un commerce. Elle nous a donné l’espoir de vivre malgré notre état de santé. C’est vraiment notre sauveur », témoigne  une femme séropositive qui a requis l’anonymat. 

La présidente de l'Association Femme Plus du Congo a toutefois dénoncé le rejet dont font l'objet ses adhérentes.  «  Nous avons des femmes qui faisaient  la couture, la restauration  et la pâtisserie, lorsque leurs clients  ont su qu'elles étaient séropositives, plus personne ne venait acheter, ni déposer les habits.  Ces femmes ont fait faillite dans leur activité. Du coup, elles  restent  en chômage. Et certaines parmi  elles  sont mortes du fait qu’elles n’ont pas supporté ces préjugés  ».

Apporter de l'aide aux  autres est une véritable passion  pour  Blandine Anette Sita qui  passe son temps  à  sensibiliser et à éduquer les autres  séropositives  sur les questions liées au VIH/ Sida.

 

 

Flaure Elysée TCHICAYA

Légendes et crédits photo : 

Blandine Annette Sita présidente de l’Association Femme Plus du Congo

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