Vie associative: le ballet traditionnel Bana Moye se transforme en entreprise

Jeudi 20 Mars 2014 - 12:54

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Dorénavant, les artistes pourront bénéficier d’une rémunération, a annoncé le président de l’association, Sylvain Ngambolo, au cours d’une assemblée générale extraordinaire organisée le week-end dernier dans la mairie d’Ouenzé, dans le cinquième arrondissement de Brazzaville

Le ballet traditionnel Bana Moye, qui est une émanation de l’Association pour le développement des collectivités de Makotimpoko (ADCM), fait l’objet d’un programme décennal de développement économique et social de l’ADCM.

Ce programme, qui consiste à transformer le ballet traditionnel Bana Moye en un établissement privé à caractère industriel et commercial (EPIC), vise plusieurs objectifs : l’autonomisation du ballet par un changement radical dans le mode de gestion ; l’incubation d’une culture d’entreprise dans le logiciel mental des associés et artistes des Bana Moye EPIC ; la création à terme d’une entreprise de production de musiques traditionnelles et tradi-modernes.

Cette trilogie est elle-même sous-tendue par la détermination des associés et artistes des Bana Moye EPIC à relever le défi de l’épanouissement de l’identité culturelle du district de Makotimpoko en insufflant une nouvelle dynamique de groupe. Aussi de nouveaux statuts et règlements intérieurs ont-ils été élaborés, afin d’atteindre ces buts, l’ambition des fondateurs étant d’assurer une gestion efficace et efficiente des Bana Moye EPIC.

Une assemblée générale qui évite l’explosion…

L’assemblée générale, dont l’objectif était d’expliquer les documents juridiques aux artistes et membres, a permis d’éviter l’explosion du groupe. Les artistes étaient fortement déçus de la gestion, et le président de l’ADCM, Sylvain Ngambolo, leur a expliqué ce à quoi ils pouvaient s’attendre. En premier lieu, il y aura une phase d’incubation pendant laquelle l’association va solliciter des adhésions et des prises de participation : au bout de deux ans, l’assemblée générale élective pourra se tenir.

« Tout ce que nous faisons, c’est pour le bien des artistes. Si nous en sommes arrivés là, c’est parce que les artistes disaient que la gestion était chaotique. On a craint l’explosion et nous avons pensé qu’il fallait rattraper les choses maintenant et donner satisfaction aux artistes ; après tout, ce sont eux qui travaillent, qui sont sur scène, qui subissent la furie du soleil qui brûle le crane. On voudrait bien qu’ils ne dépendent pas seulement de ces appels, mais qu’ils réussissent à faire des spectacles leur permettant de récolter beaucoup d’argent, a-t-il expliqué, ajoutant qu’il s’agissait d’une phase transitoire.

« Nous allons essayer de gérer de manière à ce que ce soit les artistes qui priment et soient satisfaits de cette gestion. Jusque-là, ils étaient mécontents, du fait que les dirigeants successifs ont provoqué beaucoup de déception, menant les Bana Moye à la dérive. Il fallait rattraper les choses à temps », a-t-il assuré.

Comment rémunérer les artistes ?

Pour le président du ballet Sylvain Ngambolo, la rémunération va s’évaluer selon la catégorisation des artistes, sur la base du Smig. Ainsi, le travail des artistes ne sera pas vain. Ils souhaitent d’abord trouver des associés pour apporter une contribution et constituer une sorte de fonds de roulement. Chemin faisant, a assuré Sylvain Ngambolo, la confiance va s’établir et les artistes y trouveront leur compte, d’autant que le nombre d’artistes est restreint.

Créé le 7 janvier 1995, le ballet traditionnel Bana Moye est présidé par Sylvain Ngambolo. Il est à l’origine de nombreux autres groupes dans ce même espace moye. Ses organes d’administration sont l’assemblée générale des associés, le conseil de surveillance et la direction gérance.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le président Sylvain Ngambolo expliquant les textes organiques aux artistes. Photo 2 : Les participants à l’assemblée générale (© DR)