Voir ou revoir : « The fisherman's diary » de Enah John Scott

Jeudi 17 Juin 2021 - 20:05

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Film dramatique camerounais diffusé pour la première fois l’an dernier lors du festival Ecrans Noirs, « The fisherman’s diary » fustige le refus à l’éducation aux filles dans certains recoins du monde. Cette fiction met significativement en lumière la bataille d’une petite fille déterminée à changer les choses malgré son environnement hostile.

Les personnes sensibles sont priées de se munir d’un mouchoir en regardant ce film car l’émotion s’avère être au rendez-vous de ce long-métrage d’environ 2h 23 min. Une réalisation assez longue, mais qui en vaut tout de même la peine au regard de sa beauté et sa complexité.  

« The fisherman’s diary », traduit en français par le journal d’un pêcheur, n’aborde certes pas un sujet original car la question de l’éducation des filles n’a de cesse fait l’objet des réalisations cinématographiques ; mais dans la fiction, on se laisse vite entrainer par le désir de deviner l’issue de ce récit un peu obscur, mais plein de rebondissements. En effet, beaucoup de rebondissements et des intrigues dont l’histoire principale garde le téléspectateur en éveil de bout en bout.

Ekah, 12 ans, est assoiffée d’apprendre et rêve comme les garçons de son âge se rendre à l’école. Mais, cela lui est impossible car au sein de sa communauté, essentiellement constituée de pêcheurs, l’école n’est pas faite pour les filles. Pire encore, son père voit en ce choix le rappel d’un traumatisme lié à son épouse, gravement malade depuis des années.

Le scénario, en dépit de quelques décalages et harmonies techniques, est plutôt bien déployé. Il séduit à travers quelques touches d’humour qui parviennent à arracher le sourire, voire un éclat de rire au téléspectateur. Ce, en dépit de l’univers du film où même la mer parait sombre. Le film est émouvant, très émouvant même, avec des scènes d’une violence condamnable. La fillette qui le porte de bout en bout, incarné par Faith Fidel, suscite l’empathie ainsi que la sympathie du public.

Avec un jeu d’actrice époustouflant, un charisme hybride, un mélange enfant/adulte fascinant, la petite fille est sans doute la révélation de l’œuvre. Sa maturité à l’écran pour une fille de son âge lui laisse présager un avenir prometteur dans ce milieu. Outre sa performance, Kang Quintus incarnant le père d’Ekah, Cosson Chinepoh ou encore Ramsey Noah dans le rôle du directeur d’école, ont su transmettre subtilement à l’écran la psychologie de chacun des personnages.

En rappel, « The fisherman's diary » a été présenté en première au Festival international du film « I Will Tell » en 2020. Toujours l’an dernier, il a raflé plusieurs trophées au festival Ecrans Noirs, dont celui du meilleur scénario. Cette année, le film était sélectionné comme candidature camerounaise pour le meilleur long métrage international aux 93e Oscars, mais sans être nominé.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

L’affiche du film/DR

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