Voir ou revoir : « Gogo » de Pascal Plisson

Vendredi 13 Août 2021 - 13:41

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Après avoir fait ses preuves dans plusieurs films tels « Sur le chemin de l’école » en 2013 et « Le Grand jour » en 2015, le réalisateur français Pascal Plisson convie le spectateur à une autre forme de dépaysement dans son documentaire « Gogo ». Un long-métrage d’environ 1h 27 mn consacré à l’importance de la scolarisation des filles dans des pays où cela représente encore un défi.

Documentariste et passionné de voyage, Pascal Plisson parcourt le monde et affronte l’adversité, à la quête d’images passionnantes en lien avec des histoires inspirantes. « Gogo » ne s’éloigne pas des thématiques habituelles du réalisateur français et nous peint le brave courage de son héroïne incarnée par Priscilah Sitieini. Mère de trois enfants et sage-femme depuis 75 ans, Gogo devient la plus vieille écolière du monde à l’âge de 94 ans.  

Elle n’est pas retournée à l’école par hasard. Des années auparavant, elle s’est rendue compte que ses propres arrière-petites-filles n’étaient pas scolarisées, parce qu’au Kenya, pays où a été tourné le film, on s’occupe plutôt d’éduquer les garçons. Puisque c’est ainsi, Gogo décide de les inscrire à l’école et de le faire aussi elle-même car n’en ayant pas eu l’opportunité dans son enfance.

Elle a dû batailler et essuyer plusieurs refus avant de recevoir une réponse positive. Ainsi, elle intègre l’école de Ndalat, à quelques kilomètres de chez elle, avec six de ses arrière-petites-filles. Elle dont personne ne croyait encore capable d’apprendre à lire et à écrire prouve le contraire au monde. En réussissant son examen de fin de cycle primaire et en prouvant qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre, Gogo entend, au-delà de sa propre histoire, servir de modèle et de source d’inspiration pour la jeunesse. En cela, elle exhorte les jeunes élèves à faire des études leur richesse.

« Le brevet n’a pas été son unique objectif. Gogo veut toujours apprendre et servir d’exemple, mais sa motivation portait aussi sur le petit dispensaire construit durant le tournage, qu’elle a consacré à l’éducation des jeunes filles. C’est un projet qu’a soutenu la Principauté de Monaco », déclarait Pascal Plisson.

La bienveillance et l’acceptation des différences, le goût du savoir et de l’émancipation, l’égalité entre filles et garçons… sont, entre autres, les idéaux vers lesquels tend Gogo, une femme touchante et drôle dans toute sa spontanéité. Sa bonne volonté a contribué à la facilité du tournage du film qui s’est effectué entre février 2018 et janvier 2019, en trois sessions de quinze jours. Ce, dans une captation naturelle où paysage et langues maternelles du Kenya étaient également mis en lumière.

Plusieurs morales à retenir dans ce film qui peuvent se résumer par « on n’est jamais trop vieux pour apprendre, jamais trop jeune pour enseigner, jamais trop faible pour donner et jamais trop fort pour recevoir ».

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

L’affiche du film/DR

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