Voir ou revoir : « Le droit d'aimer » de Yana Loemba Delho

Vendredi 23 Avril 2021 - 14:42

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Sorti en 2014, ce court-métrage de 26 min raconte l’histoire d’un amour presque impossible entre un jeune homme issu d’une bonne famille et une fille de joie.

Après un long séjour à l’étranger, Romi revient au Congo, précisément à Pointe-Noire, et fait la rencontre de Léonie dans un supermarché. Lui, issu d’une famille aisée, est cadre dans les télécoms et elle affirme se prostituer pour gagner sa vie. Charmante et belle, elle a totalement conquis le jeune homme qui attend d’elle une relation sérieuse et durable.

Elle aurait pu être une belle-fille espérée, mais pour la famille de Romi, elle n’en est pas digne. En effet, papa, oncle, collègues de services, tous sont passés par son couloir. Entre amour et opposition familiale, Léonie fait comprendre à Romi : « Tu as réussi à faire craquer le cœur d’une fille de joie. Je t’aime, tu le sais maintenant, mais ça ne pourra jamais aller plus loin entre nous… ».

«Le droit d’aimer » est une réalité vécue par de nombreuses femmes, voire aussi des hommes, pour qui le passé a porté préjudice dans la vie sentimentale. Ainsi, l’interpellation qui se dégage vise à éduquer la société, comme quoi les actes que nous posons aujourd’hui feront toujours partie de l’histoire de nos vies. Bonnes ou mauvaises actions dans le présent, on ne récolte effectivement que ce que l’on sème.

Par ailleurs, Yana Loemba Delho va plus loin dans ce court-métrage en présentant la puissance de l’amour. En effet, si Léonie n’a pas trouvé grâce aux yeux de la famille de son amant, mais pour Romi elle est « la femme idéale » et elle mérite d’aimer et d’être aimée. Un vrai paradoxe. Et peut-être aussi une invite au pardon, à l’indulgence et au changement pour un mode de vie sain.

La psychologie derrière cette fiction porte à croire que tout le monde a droit à une seconde chance. Et, à défaut de juger, le mieux serait de chercher à comprendre les raisons de chaque choix. C’est en quelque sorte le désir de porter un regard autre que celui qu’a toujours eu le commun des mortels. Pour le cas de Léonie notamment, elle a été contrainte de se prostituer parce que n’ayant personne pour subvenir à ses besoins, après la mort de ses parents durant la guerre civile de 1998.

Ce film a été réalisé dans le cadre du collectif « Tozali », une plateforme créée au début des années 2010, en vue de revaloriser les cinéastes congolais et leurs œuvres. Son casting se compose notamment de Préférée Banz, Davy Landou, Dounguis, Blondy Samba, Aicha Mountou, etc. Réalisatrice et productrice franco-congolaise, Yana Loemba Delho est aussi l’autrice des films « La femme congolaise entrepreneure » sorti en 2010 et « Troc » dévoilé en 2012.

Le lien pour suivre le film : https://www.youtube.com/watch?v=o1wJSRFJjfI

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

L’affiche du film/DR

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