Webinar : "L’après Covid-19 pour l’Afrique, regards croisés, la dette africaine et le numérique à l’épreuve de la confiance collective"

Mercredi 22 Juillet 2020 - 15:47

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Après l’urgence face à la crise liée à la Covid-19, la gestion de la dette représente une opportunité pour les experts d’élaborer, en accord avec les institutions, un processus susceptible de résorber les prévisions de récession annoncées ici et là en Afrique

Affiche du Webinar : "L’après Covid-19 pour l’Afrique regards croisés, la dette africaine et le numérique à l’épreuve de la confiance collective"Pour les experts de Afrik@Cybersécurité, en collaboration avec le Centre Marocain d’études stratégiques, le partage d’écran du 13 juillet dernier a permis d’échanger sur l’enjeu majeur autour de la dette. Outre l’accompagnement par le numérique, la question de "L'après Covid-19 pour L'Afrique avec des regards croisés pour la dette africaine et le placement du numérique à l’épreuve de la confiance collective " doit être également posée.

A propos de l’annulation de la dette, on se souvient qu’en avril, en pleine pandémie de Covid-19, le chef de l’État français, Emmanuel Macron, souhaitait que les pays africains puissent être exemptés des intérêts de leurs dettes jusqu'à la fin de cette crise, incitant le G20 Finances, qui se réunissait dans la foulée, à se prononcer en ce sens et à acter un moratoire d'un an.

Dans le même sens, le temps de la crise, voire au-delà, les échanges ont porté sur la question de savoir comment on pourrait laisser les économies africaines respirer et ne pas servir les intérêts de la dette et d’établir et évoquer des pistes d’une étape indispensable pour l’Afrique permettant d’effectuer une formidable avancée. 

Ils ont porté également sur le fait d’inciter les politiques à associer toutes les forces et toutes les intelligences pour travailler en commun en vue d’amortir le choc de la pandémie et de relancer les économies pour plus de croissance.

Certes, le constat place la Covid-19 comme la pandémie ayant infligé au monde entier l'une des plus graves crises de son histoire, tant sanitaire qu’économique. Les experts s’accordent à dire que la majorité des gouvernements africains ont su gérer correctement la crise sanitaire malgré le manque de maîtrise de certains cas de grande précarité de la situation économique, sociale, et politique.

Pourtant, dans le continent, la pandémie est loin d’être terminée. Les experts prévoient une mutation de la crise sanitaire multidimensionnelle en crise financière, ce qui semble déjà se profiler à l’horizon, avec une probabilité d’un risque de déstabilisation politico-sociale.

Les enquêtes économiques se suivent et se ressemblent. Selon les récentes études, à la suite de la Covid-19, une prévision de récession de 2,2% est annoncée pour la République démocratique du Congo et de 9% en 2021 pour le Congo-Brazzaville.

Selon une note interne du Quai d’Orsay, les « économie de survies » pourraient être un facteur de déstabilisation économique, puis de déstabilisation sociale, de l’Afrique de l’Ouest. Les ménages africains qui vivent au jour le jour pourraient être les premières victimes de la crise sanitaire, surtout en cas de confinement généralisé. Les États doivent prendre conscience que l’urgence sanitaire et financière pourrait rapidement se dégrader et se transformer en une crise sociale et politique, remettant en cause la stabilité de certains régimes et États africains, peut-on lire.

Pour Jean-Louis Bissangilwa de la RDC, la Covid-19 est une occasion de s’appuyer sur des solutions numériques tout en s’assurant sur la question de la sécurité des données numériques et de leur souveraineté. A propos de la dette antérieure pour financer les investissements, la RDC et certains pays n’en sont plus à se lancer dans des investissements de prestige et non productifs. Ils sont très souvent surévalués. L’annulation de la dette peut être assimilée à de la mauvaise gouvernance plutôt qu’à une bouffée d’oxygène. L’innovation doit servir pour payer les services de la dette et garantir les partenaires pour lever les fonds en option préférentielle.

Il ajoute que : la Covid-19 est une occasion de s’appuyer sur des solutions numériques tout en s’assurant sur la question de la sécurité des données numériques et de leur souveraineté.

Le Capitaine Jean-Marius Ibara du Congo-Brazzaville préconise que, des efforts doivent être deployés en matière de formation et renforcement de capacités en cyber renseignement.

Félix Ntounde, un des internautes à suivre la rencontre, a émis l’idée suivante : « Le numérique est un levier, certes, mais il faudrait qu'on pense "pays" d'abord, ensuite "région" et enfin "Afrique", car tous les pays africains n'ont pas la même maturité en terme de numérique ».

En conclusion de ce Webinar, les panalistes gardent l’espoir de compléter l’annulation de la dette par d’autres mesures. Il s’agirait de travailler en appui du numérique. La prochaine étape consisterait à proposer aux dirigeants africains la mise en place d’un observatoire d’alertes et de suivis d’engagements permettant de suivre l’affectation de la dette en vue du développement du continent.

« C’est de là que naîtra la confiance collective », s’est réjoui Chrysostome Nkoumbi-Samba, Président de afrik@cybersecurite.

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Affiche du Webinar : "L’après Covid-19 pour l’Afrique regards croisés, la dette africaine et le numérique à l’épreuve de la confiance collective"

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