Voir ou revoir : « Le ballon d'or » de Cheik Doukouré

Vendredi 28 Janvier 2022 - 12:48

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Long métrage franco-guinéen d'environ 1h 30 mn sorti en 1994 et réalisé par Cheik Doukouré, "Le ballon d'or" embarque le spectateur dans l'aventure d'un jeune garçon passionné de football, avec un talent inné qui le propulsera au sommet de cette discipline sportive.

L'œuvre cinématographique s'inspire de la vie du Malien Salif Keïta, premier ballon d'or africain  en 1970 et encore une légende pour le football du continent. Dans le film, Salif Kéïta est représenté par Bandian, interprété par Aboubacar Sidiki Sumah. Le petit garçon habite le village guinéen de Makono, perdu au fond de la forêt. Il n’a pas 13 ans, pourtant, il est évident, à le voir évoluer sur un terrain de football, si sommaire soit-il, qu’il a l’allure d’un grand joueur. Mme Aspirine, une jeune doctoresse occidentale qui s’est prise d’affection pour lui, lui offre un ballon en cuir. Bandian a beau être ravi, il en fait un si mauvais usage qu’il est contraint de fuir son village. Diverses péripéties l’amènent à participer à un match avec des joueurs plus âgés, qu’il surclasse aisément, et attire l’attention de Béchir Bithar, un homme fortuné qui flaire aussitôt la bonne affaire qui propulsera le jeune adolescent au plan international.

Raconté à la manière d’un conte, ce film s’ancre totalement dans la réalité du continent à l'époque des années 1990. Avec une belle prise de vue le mettant en avant tripotant le ballon dans toutes les positions possibles, Bandian évoque le rêve d'une jeunesse talentueuse qui ne cherche qu'à s'exprimer. Pour le cas de ce petit garçon, ce sont des étrangers qui ont contribué à son ascension. Pourtant, cette façon de faire perdure jusqu'à présent, combien même les autorités africaines devraient se servir de ce genre d'opportunités pour valoriser leurs talents.

Avec un peu de recul, il est déplorable de constater que les brillants talents locaux sont considérablement valorisés dans leurs pays que lorsqu'ils ont fait la preuve à l'international dans des clubs et championnats. Ce qui ne devrait pourtant pas être toujours le cas. Aujourd'hui, l'Afrique peut se féliciter d'avoir fait du chemin en matière de football. Mais rien n'est gagné, du fait qu'elle demeure sous-représentée pour ne pas dire quasi invisible lors de la Coupe du monde. A cela s'ajoute la problématique de la gestion du secteur en Afrique qui fait face à de sérieux problèmes comme l'installation et l'entretien des équipements, la mobilisation et la gestion des fonds, le sérieux et la rigueur dans la formation des joueurs, etc.

Près de vingt-huit ans après sa sortie, "Le ballon d'or" reste une belle oeuvre à regarder. Ce, grâce à un grand travail d'équipe dirigé par Cheik Doukouré à la réalisation et à la scénarisation en compagnie de David Carayon et Marum Brossolet ; Monique Annaud à la production ; Alain Choquart à la photographie ; Michèle Robert-Lauliac au montage ; Loy Ehrlich et Ismaël Isaac à la musique et chansons.

 

 

 

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

L'affiche du film/DR

Notification: 

Non