Débat sur la Constitution : la société civile favorable à une concertation nationale inclusiveLundi 20 Avril 2015 - 18:15 Réunis à Brazzaville du 17 au 20 avril à l’initiative du Forum de la société civile pour les élections libres et transparentes (Fosocel), les représentants des réseaux et organisations de la société civile ont, entre autres, recommandé l’organisation d’une concertation nationale inclusive
Sans donner clairement leur position sur le changement ou non de la Constitution du 20 janvier 2002, ils ont rappelé que le meilleur des textes, animé par les plus nobles intentions, peut aboutir à des situations qui nécessitent sa réécriture. Car, soulignent-ils, « la marche du temps, les nouvelles attentes des citoyens, les progrès scientifiques entraînent souvent à un enrichissement des règles à valeur constitutionnelle. Seulement, la retouche partielle ou complète de la Constitution ne peut être prise pour un acte anodin. » Garantir les libertés publiques et fondamentales Les participants ont également recommandé aux pouvoirs publics de garantir davantage les libertés publiques et fondamentales, ainsi que la liberté de la presse. Le but étant de permettre aux journalistes de jouer pleinement leur rôle de « Chien de garde » quant à l’action des gouvernants et aux agissements des institutions de l’Etat. Pour ces organisations, en dépit de quelques avancées remarquables enregistrées au Congo, il existe encore des dérives dans le pays. Elles ont par exemple cité l’interdiction faite au Conseil national de la résistance (CNR) d'installer son antenne à Owando dans le département de la Cuvette. L’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) aurait connu elle aussi la même mésaventure à Impfondo dans la Likouala. Elles ont ensuite déploré des interdictions intempestives de réunions et autres manifestations des partis politiques de l’opposition à Brazzaville, et rappelé que la liberté d’expression est bel et bien la pierre angulaire de toute société démocratique. « Aussi, dans le souci de maintenir la paix, les gouvernants peuvent légitimement réglementer le temps et les lieux de réunions politiques et de manifestations. Mais ils ne doivent pas user de cette autorité pour interdire toutes protestations ou empêcher les groupes de dissidents ou d'opposants de faire entendre leur voix. Ainsi valent le pluralisme, la tolérance et l’esprit d’ouverture sans lesquels la démocratie serait remise en cause », poursuit le communiqué final. « La démocratie n’est pas une affaire de passions et d’émotions mais de règles et d'exigences à intérioriser et à respecter par tous » Précisant la cérémonie, le coordonnateur du Fosocel, Céphas Germain Ewangui, a rappelé qu’une démocratie ne peut pas triomphée dans un environnement ou la culture démocratique n’est pas inscrite dans le corps social. « Nous invitons tous les acteurs politiques au respect de l’ensemble des règles du jeu démocratique à toute épreuve en opposant à leur état d’âme, l’âme de l’Etat, l’Etat démocratique, l’Etat de droit. La démocratie n’est pas une affaire de passions et d’émotions mais de règles et d'exigences à intérioriser et à respecter par tous », a-t-il conclu. Rappelons que ces assises ont été organisées sur la problématique de la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit en République du Congo.
Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Le présidium des travaux ; crédit photo Adiac |