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Réalisme

Lundi 15 Février 2016 - 17:15

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Il est évident que ce qui suit ne plaira pas aux diplomates occidentaux qui lisent ce quotidien ici dans sa forme imprimée ou ailleurs dans sa forme électronique mais, une fois encore, mieux vaut regarder la vérité en face que de détourner les yeux afin de ne pas la voir.

« Ce qui suit » tient en deux phrases qui se complètent : (1) dans la « guerre froide » qui oppose désormais Russes et Américains au Levant ce sont assurément les premiers qui ont raison puisque leur objectif premier vise à consolider le pouvoir à Damas en éradiquant les Islamistes, qu’ils soient radicaux ou non, avant de songer à doter le pays d’institutions démocratiques ; (2) étant donné que c’est en abattant Saddam Hussein en Irak puis Mouhamar Kadhafi en Libye que les Français, les Américains et dans une moindre mesure les Anglais ont provoqué le séisme contre lequel le monde entier lutte aujourd’hui, ce serait commettre une nouvelle et terrible erreur que de tenter par tous les moyens d’écarter Bachar al Assad alors que la guerre bat son plein en Syrie.

Cette double vérité n’a visiblement pas encore été enregistrée à la Maison Blanche, au Palais de l’Elysée, au 10 Downing Street, mais elle est assimilée depuis longtemps par les nations du tiers-monde, regroupées aujourd’hui dans le groupe des  pays dits « émergents », qui ne comprennent pas pourquoi les grandes puissances occidentales se fourvoient à nouveau dans une impasse qui risque de coûter cher, très cher, à la planète tout entière. Alors que le territoire libyen devient au fil des jours le lieu géométrique de tous les trafics, de toutes les violences, de tous les extrémismes, courir le risque de faire de la Syrie une Libye bis relève, aux yeux de la plupart des gouvernants, d’une nouvelle erreur d’analyse stratégique qu’il faudra payer demain au prix fort.

Ce dont on peut être certain, aujourd’hui c’est que dans la partie de bras de fer qui se développe au Levant  entre les grandes puissances, les tenants d’une démocratie dite « apaisée » n’ont pas plus de chances de réussir dans leur entreprise que ceux qui, hier, à l’instar du « philosophe » en chemise blanche Bernard-Henry Levy – alias BHL –, prétendaient que la disparition du « Guide libyen » ramènerait la paix sur la rive sud de la Méditerranée. Combien de mois et de morts faudra-t-il encore avant que les Occidentaux le comprennent ?

 

Les Dépêches de Brazzaville

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