Santé publique : la coalition Publiez ce que vous payez recommande la mise en place d'une haute autorité anti-corruptionLundi 6 Mai 2019 - 17:15 L'organisation non gouvernementale a fait part de sa préoccupation dans son cinquième rapport synthèse, rendu public le 3 mai, à Pointe-Noire, sur le suivi de l’exécution des projets d’investissements publics dans le secteur de la santé.
Après cinq ans de suivi physique des projets réalisés dans l’ensemble du territoire, partant de Sembé au nord du pays à Tchiamba-Nzassi au sud, Christian Mouzéo et ses équipes de volontaires formées dans tous les département ont décelé plusieurs dysfonctionnements et proposé des pistes de solutions. Selon leur cinquième rapport synthèse, sur quatre-vingt-quinze projets budgétisés et visités, 23,15% ont été jugés achevés et fonctionnels. « Ce pourcentage pourrait être revu à la baisse, si on considérait que les deux constructions réalisées en partie: Blanche Gomes à Brazzaville et Mvou-Mvou à Pointe-Noire, les trois projets d’équipement présentés comme des dons respectivement à Ouesso, Oyo, le Laboratoire national et le projet de Boundji, dans la Cuvette, finalisé par un particulier, ne devraient pas intégrer cette catégorie », a précisé Rita Mabyalhat. Le rapport souligne que, parmi ces projets, certains ont été partiellement exécutés et d’autres achevés mais, à ce jour, ne sont pas fonctionnels. De nombreux chantiers abandonnés La coalition a également souligné une faible communication sur la gestion des scandales impliquant les agents du ministère de la Santé et les opérateurs véreux; l’abandon de plusieurs projets démarrées en 2014, tandis que d’autres plus nombreux encore intègrent de nouveau les budgets, notamment les centres de dialyse de Pointe-Noire et Brazzaville. Christian Mouzéo, dans son exposé, a félicité l’esprit d'ouverture du ministère de la Santé et sa collaboration avec la société civile. Il a sollicité que ce lien soit renforcé avec les entités étatiques décentralisées. Mais, face à cet état alarmant de la situation sur le terrain, cette organisation de la société civile recommande au gouvernement de diligenter la mise en place de la haute autorité anti-corruption et de la commission de transparence, en veillant à ce que la société civile impliquée dans ce processus y soit suffisamment représentée. Au ministère de la Santé et de la population de publier sur un site, page Facebook ou la presse, comme l’exige le code de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques, les budgets annuels, les rapports semestriels d’exécution… Le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, l’Union européenne et l'Union africaine, devraient, quant à eux, renforcer les partenariats techniques avec les administrations du Congo en matière de gestion des finances publiques, en particulier avec les ministères des Finances, des Grands travaux, et de la Santé. Il leur est recommandé également d’appuyer les organisations de la société civile, de conditionner l’aide d’appui technique et financier à l’Etat à l’amélioration de la gouvernance. Notons que cette conférence s'est déroulée en présence de l’abbé Raymond Kinga Makaya, coordonnateur de la Comission justice et paix de Pointe-Noire
Charlem Léa Legnoki Légendes et crédits photo :1- Le chantier en arrêt de l’hôpital général de Brazzaville, dans le quartier Nkombo /Adiac
2- Le logement non achevé du médecin d'Ewo, Cuvette ouest/Adiac Notification:Non |