Mélange!

En 62 ans d’indépendance, le Congo a-t-il globalement enregistré quelques progrès dans sa gouvernance ? La bonne réponse est-elle vraiment non ? Le pays a-t-il, sur le même critère de jugement, été confronté à des dysfonctionnements ayant entravé son développement ? Du genre mauvais choix opérés par les régimes successifs, échecs des politiques publiques expérimentées tout au long des six dernières décennies ? Là également la réponse est-elle invariablement non ?

Ce réquisitoire acéré est à peu-près l’esquisse du bilan soutenu en milieu de semaine dernière, mercredi 5 octobre pour être précis, par une partie de l’opposition congolaise lors d’une conférence de presse tenue à Brazzaville. La rentrée politique conjointe IDC-Frocad-J3M a démarré par la lecture d’une lettre ouverte lourde de 24 pages, que les leaders du groupement ont adressée au président de la République.

A-t-elle été motivée par l’appel lancé au chef de l’Etat pour la convocation d’un dialogue national censé résoudre les crises « multiformes » auxquelles le Congo est confronté ? Sans doute. Mais en focalisant l’essentiel du propos sur la seule personne du président de la République, comme ce fut le cas pendant la Conférence nationale souveraine de 1991, les signataires de cette missive sont tombés dans les flancs passionnels de l’historique grand-messe.

Pire, en usant d’un mélange de genres et d’amalgames sur les parcours de compatriotes entrés dans l’histoire du pays par les voies qu’autorisaient les circonstances de leur venue en politique ; sachant aussi que malgré leurs divergences d’approche, tous étaient animés comme à toutes les époques par la volonté de bâtir la nation ; en cédant à ce mélange -là, la coalition IDC-Frocad-J3M a fortement érodé l’intelligence de son discours. Et c’est dommage !