Colloque international « Sur la route de l’histoire » : la création des centres de promotion des traditions et cultures africaines recommandée

Mardi 16 Septembre 2025 - 11:15

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Le colloque international « Sur la route de l’histoire », tenu à l’occasion de la célébration des 145 ans de la signature du « Traité Brazza-Makoko » à l’auditorim Denis-Sassou-N’Guesso du mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, a pris fin la semaine dernière. Les participants à ces assises ont adopté plusieurs recommandations à l’issue des travaux en panel dont celle portant sur  la création des centres de promotion des traditions et cultures africaines. 

Les travaux du colloque ont permis de revisiter, de manière critique, des pans importants de l’histoire du continent africain et sa part dans l’histoire de l’humanité. Ils ont souligné la centralité des chefferies et royaumes dans la mémoire collective et dans la construction de l’identité africaine. Ces travaux ont débuté par des évocations historiques des notables et dignitaires traditionnels, dont Frédéric Yavanguièle ; Sa Majesté Radji Gbdebo Adechina Arichekola Aziz 1er, représentant du roi d’Abomey au Congo ; Malanda ma BakelaMbouta Bakela chef traditionnel ; Solonage Bongo Ayouma, royaume téké, chefferie traditionnelle du Gabon ; David Nkou Imbié, notable et dignitaire des chefferies traditionnelles en République démocratique du Congo (RDC) ; Alfred Mabika ; Papy Ike Munziami, chef coutumier de la ville province de Kinshasa, capitale de la RDC. C’est au terme de ces évocations historiques que les travaux en panel se sont ouverts.

Les conférenciers ont planché sur cinq sous-thèmes, à savoir ''Histoire et socio-anthropologie des Etats africains précoloniaux"; "Sociétés africaines et pouvoirs politico-religieux"; "La culture, l’imaginaire et l’identité africaines"; "Savoirs endogènes, cultures matérielles et patrimoines africains"; ''Les acquis de l’Afrique précoloniale dans la construction des Etats modernes".

A l’issue des travaux en panel, les participants ont adopté les recommandations suivantes : création des centres de promotion des traditions et cultures africaines ; création des programmes éducatifs qui favorisent le dialogue intergénérationnel sur les cultures africaines ; soutien aux artisans locaux pour préserver les métiers traditionnels comme le tissage de raphia ; encouragement de la recherche scientifique sur l’histoire des chefferies et royaumes africains ; encouragement des partenariats entre les royaumes ; développement des plateformes en ligne pour la promotion des cultures africaines ; mise en place des programmes inter-Etats de protection des patrimoines culturels matériels et immatériels des royaumes africains. Outre ces recommandations, les participants ont remercié, à travers une motion, le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, pour son engagement en faveur de la protection des valeurs ancestrales et de la mémoire historique.

Un espace de transmission mémorielle intergénérationnelle

En définitive, « Sur la route de l’histoire » s’est affirmé comme un espace d’échanges scientifiques, de transmission mémorielle intergénérationnelle, et de projection sur l’avenir, dans une perspective de conciliation du passé, du présent et du futur de l’Afrique. Janiqwa Qwamary Nganga, une Afro-descendante, fille du Congo venue de la Georgie, aux Etats-Unis d’Amérique, a exprimé sa joie de participer à ce colloque. « Je parle au nom des ancêtres et avec la bénédiction du Très haut. Pour moi, c’est un honneur d’être ici parmi vous. Beaucoup de gens au niveau de la diaspora sont représentés par moi ici. Je vais leur apporter beaucoup de choses de ce colloque. Je vous remercie de tout votre accueil et de tout votre attention », a-t-elle dit.

Présent à la cérémonie de clôture, l’ambassadeur du Sénégal au Congo, Ousmane Diop, a souligné que ce colloque international « Sur la route de l’histoire » a l’avantage de revisiter l’histoire, non pas pour la réécrire mais plutôt pour façonner un avenir plus solide. « Sur la route de l’histoire du Traité Brazza- Makoko, il y a une figure emblématique qui s’appelle Malamine Camara. L’histoire de Pierre Savorgnan de Brazza est étroitement liée à celle de Malamine Camara. Il fut un fidèle compagnon de Savorgnan de Brazza. Un compagnon qui s’est distingué par son courage, sa bravoure et sa témérité ... L’histoire nous a appris que sans la témérité de Malamine Camara, Brazzaville serait le prolongement de Kinshasa », a signifié l’ambassadeur du Sénégal au Congo.

Prenant la parole pour son mot de clôture, la présidente du comité d’honneur, Bélinda Ayessa, directrice générale du mémorial Pierre-Savorgnan-de-Braza, a remercié tous les intervenants. « La diversité de vos spécialités a magistralement montré que le thème de ce colloque était à proprement parler un sujet interdisciplinaire. Que tant de disciplines aient été ici convoquées nous inculquent pour de bon que la vie et l’existence se distinguent, se complètent et se consolident en une dynamique organique de l’insertion de l’homme dans son milieu et dans la société ». Elle a ajouté que le colloque, à vrai dire, n’est pas terminé. Il reste le travail patient, ardu et silencieux de la publication de ses actes. « Cela devra se faire dans des délais raisonnables pour continuer à entendre en point d’orgue la polyphonie que nous ont inspirée le Traité Brazza-Makoko. Car le silence qui suit Mozart, c’est encore de la musique », a conclu la présidente du comité d’honneur du colloque.    

La remise des attestations d’honneur aux participants, dont une attestation spéciale au dix-huitième Makoko, Michel Ganari, a clos le colloque international « Sur la route de l’histoire ». Notons qu'il a été organisé par le mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza et a connu l’apport du ministère de l’Industrie culturelle, artistique, touristique et des Loisirs, ainsi que de l’Agence d’information de l'Afrique centrale.

Bruno Zéphirin Okokana

Légendes et crédits photo : 

1- Remise de l’attestation d’honneur à la présidente du colloque, Bélinda Ayessa, par la coordonnatrice des assises, Eugénie Opou Mouayini/ Adiac 2- Les participants posant pour la postérité/ Adiac

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