Afrique: les investissements chinois estimés à 39 milliards de dollars en 2025

Mercredi 15 Octobre 2025 - 16:45

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La Chine renforce ses liens économiques avec l'Afrique, avec un chiffre record de 39 milliards de dollars en investissements pour 2025. Alors que le Nigeria domine ces flux, le continent espère équilibrer les bénéfices de ces financements tout en évitant les pièges de la dépendance et de l'endettement.

Dans un contexte où l'Afrique s'affirme comme le principal allié commercial de la Chine, les investissements chinois sur le continent atteignent les 39 milliards de dollars engagés en 2025, soit une hausse de 20 % par rapport à 2024. Le Nigeria, en particulier, se démarque en concentrant à lui seul 21 milliards de dollars, représentant plus de la moitié des investissements chinois en Afrique. Selon les experts, ces chiffres soulèvent autant d'espoir que d'interrogations concernant la durabilité, l'impact économique, et le risque de dépendance de la part des États africains envers la Chine. Les financements vont principalement vers des projets d'infrastructures tels que des routes, des chemins de fer, des zones industrielles, et des énergies renouvelables.

Ce regain d'intérêt des investisseurs chinois témoigne de l'attrait croissant pour les ressources naturelles, les vastes marchés et les partenariats stratégiques que l'Afrique peut offrir. Pour le directeur général de la liaison globale avec la Chine, Joseph Tegbe, cette dynamique est nécessaire pour la croissance économique du continent. Alors que le Nigeria bénéficie d'une attention particulière, d'autres pays comme l'Afrique du Sud, l'Égypte, l'Angola, et le Kenya voient également émerger des projets de grande envergure. Par exemple, une zone industrielle sino-kényane est prévue à Mombasa, et des fermes solaires seront construites dans le nord du Mali.

Mais ces investissements ne sont pas sans critiques. Des voix s'élèvent pour dénoncer les risques d'endettement excessif, de déséquilibre dans les contrats, et un manque de transparence dans l'exécution des projets. "Il est fondamental pour nous d’être intentionnel dans notre volonté à redresser ce déséquilibre", a insisté Gbenga Komolafe, le directeur du NUPRC au Nigeria. D'après cet expert nigérian, cette situation montre l'importance pour les pays africains de se positionner stratégiquement, de négocier avec discernement et de s'organiser pour collaborer efficacement entre eux.

Le président nigérian, Bola Tinubu, lors de sa récente visite d'État en Chine, a réussi à renforcer les relations bilatérales avec son homologue Xi Jinping, ouvrant la voie à une coopération stratégique qui pourrait transformer des secteurs clés du développement au Nigeria. Depuis le lancement de la Belt and Road Initiative en 2013, la Chine a contribué à la modernisation de plus de 10 000 km de voies ferroviaires, de près de 100 000 km d'autoroutes, et à l'établissement de 66 000 km de réseaux électriques et télécoms à travers le continent. Les investissements chinois se poursuivent à un rythme soutenu, tandis que l'Afrique doit chercher à équilibrer les bénéfices de ces financements obtenus. La clé réside peut-être dans la capacité des nations africaines à s'unir et à se préparer pour un avenir construit sur des fondations solides et durables.

Fiacre Kombo

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