Commune de Dolisie : les défaillances du système financier local freinent l’essor de la ville

Vendredi 17 Février 2023 - 13:30

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Les nombreux projets d’assistance technique lancés au cours des dernières années à Dolisie, chef-lieu du département du Niari, ne lui ont pas permis d’améliorer ses services d’assainissement et donc d’optimiser les recettes municipales. Les acteurs locaux pointent du doigt des manquements dans la collecte et la gestion des taxes.

L’assistance technique de l’Organisation non gouvernementale de solidarité internationale, Le Gret, à travers le projet de Gestion inclusive et concertée des déchets solides à Dolisie et le projet Promaiss, a conduit à la formation des opérateurs de pré-collecte des ordures solides qui représentent la régie communale. Ces entrepreneurs individuels ramassent des ordures auprès des ménages et des entreprises pour les verser dans les aires de transit ou l’aire de valorisation. C’est auprès de ces opérateurs de pré-collecte que la mairie prélève des taxes d’enlèvement des ordures ménagères.

Mais après le départ de l’assistance technique, depuis 2020, le dispositif mis en place a cessé de fonctionner. La mairie ne dispose pas de moyen de pression pour contraindre les opérateurs de pré-collecte à s’acquitter de leurs obligations vis-à-vis d'elle, a déploré le directeur des services techniques municipaux de Dolisie, Pascal Mboukou. À ce jour, les autorités municipales et les opérateurs de pré-collecte ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente.

Pour la secrétaire générale de la mairie de Dolisie, Patricia Bando Mongohina, les défaillances du système financier sont la source du problème. La mauvaise gestion des ressources et le manque d’intérêt politique pour l’assainissement, d’après cette autorité locale, ont mis la commune dans l’incapacité de pérenniser les acquis des projets de développement dont elle a bénéficié, d’assurer l’entretien des engins (véhicules de ramassage des ordures), de mieux prélever les taxes communales et de payer les salaires des travailleurs qui accumulent actuellement plus de soixante-cinq mois d’impayés.

« La mairie ne dispose pas d’un fichier fiable des contribuables pour lui permettre de faire le recouvrement. Concernant l’autorisation des dépenses liées à l’assainissement, elle fait face au manque de crédit et à la lenteur administrative. Le chef de service financier fait l'état de besoins qu’il transmet au secrétariat général qui valide et soumet au maire qui autorise le paiement par les recettes municipales », a confié Patricia Bando Mongohina.

Pourtant, la solution en matière de mobilisation des recettes existe afin de permettre à la mairie de relancer l’investissement public local. Selon l’expert principal du programme ‘‘Villes résilientes’’, Éric Matand, la commune de Dolisie doit pouvoir se transformer et être capable de valoriser les ouvrages réalisés par les partenaires au développement. L’idée est de numériser les services de collecte des recettes municipales, y compris le fichier des contribuables. « L’enjeu aujourd’hui est de voir comment mettre en place des modalités de mobilisation des recettes, qui puissent être mieux orientées vers l’assainissement de la ville et le développement local », a martelé Éric Matand.

Signalons qu’un atelier de partage d’expériences sur la gestion communale a regroupé, les 15 et 16 février, les acteurs locaux de Dolisie et ceux de Nkayi (Bouenza) ainsi que d’Owando (Cuvette). Ces deux dernières villes secondaires sont bénéficiaires du programme ‘‘Villes résilientes’’ financé par l’Union européenne (UE) à hauteur de 21 milliards FCFA. Une initiative de coopération Congo/UE saluée par le directeur général du partenariat au développement, Aimé Blaise Nitoumbi, qui a plaidé pour la création d’un dispositif de sensibilisation des acteurs locaux.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

1- Le parc automobile municipal inopérant/Adiac 2- La gestion déficiente de la décharge publique/Adiac

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