Journée du 8 mars : débat autour des questions liées aux jeunes filles

Jeudi 9 Mars 2023 - 17:46

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La vulnérabilité des jeunes filles face à la précarité menstruelle a fait, le 8 février, l’objet d’un débat dans l’amphithéâtre du lycée de la Révolution, dans le cinquième arrondissement de Brazzaville, Ouenzé.

Organisée par l’Association femmes sans frontières d’Afrique, la rencontre a eu un double objet. D’abord présenter son approche conceptuelle, notamment les principales causes de la précarité menstruelle. Ensuite présenter aux jeunes filles et aux femmes les difficultés qu’elles rencontrent chaque jour pour gérer leurs menstruations dans les bonnes conditions.

Regroupant un parterre d’élèves et enseignantes issues du CEG et lycée de la Révolution, la conférence-débat a été animée par le Dr Horge Tshidele N’Ziembanou. Abordant la thématique visant à mettre en avant les raisons de la vulnérabilité des jeunes filles face à la précarité, il a indiqué, entre autres, qu’en France en milieu scolaire 1,7 million de filles en 2020 contre 2 millions de filles en 2021 ont été victimes de la précarité menstruelle ; 83% des jeunes femmes sont inquiètes en classe pendant leurs périodes de règles ; 10% de filles ne vont pas à l’école pendant la période de menstruation en Afrique subsaharienne ; ce qui représente 20% de l’année scolaire.

Le Dr Horge Tshidele N’Ziembanou a aussi souligné que pour la société, les menstruations sont devenues comme une sorte de tabous. Il a présenté plusieurs notions des tabous : ne pas en parler devant les gens ou en famille ; déshonorant, ne cuisine pas pour la plupart, utilisation des sacs noirs pour acheter les serviettes hygiéniques, les règles sont sales et que c’est une maladie…En religion, la femme ne prie pas pendant les règles (chez les musulmans) et la femme ne peut pas conduire une prière pendant les règles (chez les chrétiens).

Un processus naturel

Il a poursuivi en indiquant que la menstruation est un processus naturel et sain chez les filles et femmes en âge de procréer. C’est un processus au cours duquel l’utérus évacue du sang et de tissus par le vagin. Cela dure généralement trois à six jours et varie d’une personne à une autre. Lorsqu’une femme a ses premières règles, on appelle cela la ménarche. L’âge de la ménarche est souvent entre 11 et 14 ans bien qu’il peut aussi être variable d’une personne à une autre (…).

Conscient du fait que les conséquences de la précarité menstruelle sont devenues comme une sorte de tableau chez la jeune femme et fille, le Dr Horge Tshidele N’Ziembanou a présenté plusieurs facteurs psychosociaux qu’elles entraînent chez les femmes, notamment l’absentéisme, un sentiment fort de mal-être, perte de confiance en soi et difficultés de socialisation.

Il a, par ailleurs, indiqué qu’aujourd’hui, la précarité menstruelle est un problème sanitaires et social ancré dans l’inégalité des guerres. Les jeunes filles et les femmes ou filles sans abri sont les personnes les plus touchées par la précarité menstruelle. Les serviettes réutilisables sont beaucoup utilisées dans les zones rurales en Afrique. Elles sont moins toxiques et écologiques. L’accès à l’eau et la mise en place des installations sanitaires adéquates peuvent réduire l’absentéisme des jeunes pendant leurs menstruations.

En conclusion, pour pouvoir éviter plusieurs chocs toxiques pouvant entraîner moins de complications, notamment des allergies et des irritations, l’orateur a invité toutes les participantes à ne pas utiliser comme protection du papier toilette, l’essuie-tout, les torchons, les chiffons de pagne et à coudre du coton dans des draps.

Notons que cette rencontre a été sanctionnée par le partage des serviettes hygiéniques à toutes les participantes.

Guillaume Ondze

Légendes et crédits photo : 

1-Le Dr Horge Tshidele présentant la thématique 2-Les élèves du collège et lycée de la Révolution entourées par les membres de l'Association femmes sans frontières d'Afrique/ Adiac

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