Atteintes aux droits de l‘homme : la RDC recule de plusieurs pas

Mercredi 27 Janvier 2016 - 15:58

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C’est le constat que dresse le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNDH) qui note une hausse de 64% de violations de plus en 2015 par rapport à 2014.

Les cas de violations des droits de l’homme ont repris leur courbe ascendante en RDC. Le constat vient d’être fait par le BCNDH dans son dernier rapport qui parle d’une augmentation dramatique du nombre des cas recensés entre 2014 et 2015. En effet, 64% de plus de violations ont été répertoriés par cette structure onusienne en 2015 par rapport à 2014. L’inquiétude tient au fait que c‘est avec cette donnée que le pays amorce 2016 décrétée officiellement comme une année électorale en raison de la perspective de l’organisation des scrutins qui sont attendus.

Comme d’habitude, les groupes armés avec les FDLR, le FRPI et la LRA en tête,  tiennent le haut du pavé dans la commission des violations des droits de l’homme en RDC. Ils ont multiplié à hauteur de 95% leurs actes barbares contre la population civile par rapport à 2014, renseigne le document du BCNDH. Ces groupes armés sont suivis par les agents de l’État, responsables de près de la moitié des violations, avec tout de même 294 victimes d’exécutions sommaires. Qu’est-ce qui explique cette recrudescence subite des violations des droits de l’homme ?  Le patron du bureau conjoint José Maria Aranaz a, pour sa part, égrené quelques raisons qui expliquent cette remontée des violations des droits de l’homme.

Premièrement, la suspension des opérations conjointes entre la Monusco et les Fardc ont redonné des ailes aux forces négatives qui ont repris leur sale besogne en traquant les populations civiles. Il y a, en effet, moins d’opérations contre les groupes armés qui redeviennent plus actifs sur le terrain. José Maria Aranaz note que, dans la foulée, les forces de sécurité congolaises ont tendance à commettre plus de violations des droits de l’homme quand elles ne coopèrent pas avec les casques bleus. C’est non sans raison que les agents de l‘État dont les éléments de la police et des Fardc sont tenus pour responsables de près de la moitié des violations, avec tout de même 294 victimes d’exécutions sommaires. La deuxième raison expliquant cette hausse exponentielle des cas de violations des droits de l’homme est relative au découpage du pays en vingt-six provinces. Ce démembrement n’a malheureusement pas été accompagné du déploiement nécessaire des forces de l’ordre et des institutions judiciaires. D’où l’insécurité perpétrée dans certains coins du pays par des personnes sans foi ni loi.

Enfin, José Maria Aranaz a stigmatisé la restriction de l’espace politique et les atteintes aux libertés d’expression, de réunion et de manifestation sur fond d’arrestations arbitraires, des menaces et d’intimidations à l’égard de l’opposition, de la société civile et des journalistes. Cette tendance préoccupante à la répression du droit de manifestation, d’expression et d’association se bute souvent à la témérité des opposants qui finissent par s’en tirer à coup de bastonnades. Il est clair que si la tendance se maintenait, il y a des fortes raisons que le processus électoral soit menacé dans son évolution en cette année 2016.   

Alain Diasso

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