Trafic animalier : 92 cas recensés en Afrique lors de l’opération Sama-2

Vendredi 25 Juillet 2025 - 11:26

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L’Afrique au cœur d’un trafic d’espèces menacées en pleine expansion. L’opération multinationale Sama-2, pilotée par les Nations unies, révèle l’ampleur d’un marché criminel devenu l’un des plus lucratifs au monde.

 

L’Office des Nations unies contre le crime et la drogue a dévoilé les résultats de l’opération Sama-2 (Saving african wildlife through multilateral assistance), menée sur une trentaine de territoires africains. Résultat : 92 cas de trafic d’espèces protégées ont été détectés depuis le début de l’année, confirmant l’urgence environnementale sur le continent. Parmi les saisies majeures : des écailles de pangolins, des défenses d’éléphants et près de 800 tortues radiées, espèce endémique et gravement menacée à Madagascar. Ces produits illégalement extraits de la faune africaine étaient en partance pour des marchés extérieurs, notamment les Émirats arabes unis, la Tanzanie ou l’Angola.

Un trafic qui change d’échelle

L’opération Sama-2 s’inscrit dans une stratégie plus large de lutte contre le quatrième marché illégal mondial, après la drogue, les armes et la traite humaine. Le trafic d’animaux sauvages génère chaque année près de 20 milliards de dollars, selon l’Organisation des Nations unies. Il est désormais structuré en réseaux transnationaux sophistiqués, avec des ramifications logistiques, douanières et parfois militaires.

La tortue radiée : emblème d’une crise silencieuse

Espèce emblématique de la biodiversité malgache, la tortue radiée est devenue l’un des symboles du trafic d’animaux. Déjà classée « en danger critique d’extinction » par l’UICN, sa disparition à l’état sauvage est désormais une menace réelle si des mesures fermes ne sont pas prises. Sa capture en masse est alimentée par une demande asiatique croissante, notamment pour le marché des animaux de compagnie exotiques.

Un signal d’alerte pour les États africains

L’opération Sama-2 n’est pas seulement une initiative répressive : elle vise aussi à renforcer les capacités douanières, à développer l’échange de renseignements entre pays africains, et à inscrire la protection des espèces dans une dynamique de coopération régionale. Mais les organisations non gouvernementales soulignent un manque chronique de moyens, de formation et de coordination. L’Afrique, riche en biodiversité, est aussi devenue un terrain privilégié pour le trafic animalier. Sans une coopération accrue entre États et une implication ferme des partenaires internationaux, les espèces les plus précieuses du continent pourraient ne bientôt plus exister qu’en photos.

Noël Ndong

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