Développement durable : l’Afrique compte mobiliser 150 milliards de dollars pour l’économie verte

Jeudi 2 Octobre 2025 - 13:00

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L’enveloppe de 150 milliards de dollars permettra prioritairement de promouvoir la croissance verte et la résilience face aux défis climatiques. Des initiatives telles que le Pacte africain pour l’innovation climatique (Acic) et le Fonds africain pour le climat (ACF) dessinent un nouveau chemin pour le continent, le transformant en leader dans la lutte contre le changement climatique.

Le deuxième Sommet africain sur le climat (SAC2), tenu du 8 au 10 septembre dernier, a permis aux dirigeants de tout le continent d'adopter la feuille de route, représentant plus de 150 milliards de dollars américains. Cet engagement vise à alimenter la croissance verte, faciliter la transition énergétique et renforcer la résilience climatique. En se réunissant pour discuter de l'urgence climatique et de la nécessité d'un financement substantiel, les participants ont franchi un cap crucial dans la lutte contre les effets du changement climatique.

Le sommet a donné naissance à des initiatives phares, notamment l'Acic et l’ACF. Ces deux programmes visent à mobiliser 50 milliards de dollars par an pour soutenir au moins 1 000 solutions climatiques menées par des acteurs africains d'ici à 2030. En parallèle, l’Initiative pour l’industrialisation verte en Afrique (AG II) a également reçu un coup de pouce significatif, avec la promesse de banques de développement et d’investisseurs privés d’injecter plus de 100 milliards de dollars pour catalyser des projets durables sur le continent.

L’importance de ce sommet dépasse la simple déclaration d’intention. En effet, il représente une occasion de repositionner l’Afrique sur la scène internationale, d'aligner ses priorités sur celles de la communauté mondiale. Bien que le continent africain ne représente que 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, il est l'un des plus touchés par les catastrophes climatiques. La Déclaration d’Addis-Abeba sur le changement climatique souligne cette injustice, appelant à une transformation des systèmes financiers internationaux pour garantir un financement adapté sous forme de subventions.

Avec un besoin annuel de financement d’au moins 1,3 trillion de dollars pour les initiatives d’adaptation et de mitigation, les dirigeants africains, tels que Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine, estiment que les 300 milliards de dollars proposés sont insuffisants. Ce sentiment d’urgence est partagé par le président kényan, William Ruto, qui a insisté sur la nécessité d'une coopération audacieuse et inclusive pour aborder le défi climatique. « L’isolement n’est pas une stratégie gagnante. Une approche unie nous permettra d’établir une base industrielle moderne, écologique et inclusive », a-t-il déclaré.

Les citoyens et les représentants de la société civile présents au sommet ont également appelé à un suivi rigoureux des engagements financiers, avec un accent sur la transparence et l’appropriation communautaire. En réponse à cette demande, les dirigeants ont lancé le Cadre africain pour une résilience juste et le Fonds d’impact pour la justice climatique en Afrique, conçus pour acheminer directement les ressources vers les communautés les plus vulnérables face aux chocs climatiques. Cependant, le défi reste immense. Selon la Banque africaine de développement, le déficit de financement climatique sur le continent pourrait bien dépasser les 3 000 milliards de dollars d’ici à 2030.

Le sommet de 2025 a donc été une étape stratégique pour traduire les promesses en actions concrètes. Si ces engagements sont respectés, l'Afrique pourrait non seulement accroître l'accès à l'énergie renouvelable pour des millions de citoyens, mais également générer des millions d'emplois et protéger les populations les plus exposées.

 

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Les dirigeants africains présents au sommet/DR

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