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Débat

Mercredi 22 Avril 2015 - 19:46

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La grande différence qui existe entre ce qui se passe aujourd’hui sur la scène politique et ce qui se produisit en 1991 lors de la Conférence nationale dite « souveraine » tient au fait que le débat sur les institutions se déroule de façon informelle avant même que le coup d’envoi en soit donné officiellement. Nos lecteurs sont bien placés pour le savoir puisque chaque jour, dans les colonnes de leur quotidien, ils peuvent lire une à deux pages bien fournies qui relatent minutieusement les prises de position des personnalités et des formations en tous genres qui veulent faire entendre leur voix par anticipation.

L’avantage de cette phase préparatoire est qu’elle permet aux uns et aux autres de se défouler en disant haut et clair, sans vaines précautions oratoires, ce qu’ils pensent du changement de la Constitution, de la gouvernance publique, de l’équilibre des pouvoirs, du maintien de la sécurité intérieure. Un échange musclé  et très intéressant d’idées, de thèses, de convictions qui oppose, cela va de soi, les tenants de la majorité et de l’opposition, mais qui nourrit aussi un dialogue informel très utile qui garantira, le moment venu, de trouver dans la sérénité les bonnes réponses aux questions en débat.

Si nous avions été aussi sages, il y a vingt-quatre ans, il est probable, sinon même certain, que les dérives idéologiques qui marquèrent la Conférence nationale ne se seraient pas produites. En vidant de sa substance la guerre des « egos » que se livrent toujours ceux et celles qui aspirent au pouvoir, un débat informel de ce type aurait probablement apaisé le climat et rendu possible un dialogue centré sur les intérêts fondamentaux du pays. Sans doute alors aurions-nous évité le processus infernal qui conduisit quelques années plus tard le Congo, notre pays, à sombrer dans un chaos politique dont les conséquences sociales s’avérèrent dramatiques et dont nous avons mis près de quinze ans à nous relever.

Il est essentiel, aujourd’hui, que les acteurs du débat à venir, concernant les institutions de la République, gardent présents à l’esprit le fait que de leur capacité à traiter calmement les questions en débat dépend, pour une large part, le maintien de la paix intérieure qui nous a permis de nous relever. Et c’est en cela que les prises de position présentes sont utiles.

Les Dépêches de Brazzaville

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