Justice internationale: l'Afrique du Sud veut résilier son contrat avec la CPI

Mercredi 24 Juin 2015 - 12:09

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Au cours d’un débat parlementaire ce mardi 23 juin, le vice-ministre sud-africain des affaires traditionnelles, Obed Bapela,  a fait savoir que son pays pourrait quitter la Cour pénale internationale (CPI), si cette dernière n’adopte pas ses recommandations.

« L'ANC se réserve le droit de présenter ses réformes et si elles ne sont pas acceptées nous n'aurons pas d'autre choix que de reconsidérer notre adhésion à la CPI », s’est adressé mardi dernier aux parlementaires sud-africains Obed Bapela. Ce débat sur la compétence de la CPI, intervient quelques jours seulement après la non-application d’un mandat d’arrêt émis par la procureure Fatou Bensouda contre le président soudanais, Omar el-Béchir.

Pretoria tout comme l’Union africaine (UA), reproche à l’institution judiciaire internationale de ne viser que les dirigeants africains. En plus, le gouvernement sud-africain dénonce le fait que la CPI refusant de poursuivre des dirigeants occidentaux qui ont pourtant commis des crimes graves au cours de ces dernières années, a perdu toute sa crédibilité. Obed Bapela rejette toute responsabilité de son pays notamment en ce qui concerne le cas Omar el-Béchir. Pour le membre du gouvernement, Pretoria ne fait qu’obéir aux exigences des Etats-membres de l’UA. « Nous n'allons pas utiliser l'UA comme une plate-forme pour arrêter des dirigeants, cela n'arrivera jamais », a indiqué Obed Bapela.

        L’opposition se dit déçue...

Le président ivoirien Alassane Ouattara a évoqué le sujet lors de sa récente visite à Paris. D’après Ouattara, arrêter le chef de l’Etat soudanais était quelque peu transgresser le principe de l’UA: «Vous savez que le sommet se tenant à Johannesburg, nous sommes en fait sur le territoire de l’Union africaine, donc les choses sont entre les mains de l’UA et je comprends que c’est ce qui a motivé la décision des autorités politiques », a expliqué à la presse le 16 juin dernier l’Ivoirien Alassane Ouattara.

De son côté, l’opposition au parlement accuse dans cette affaire le gouvernement d’avoir violé la Constitution sud-africaine. « Le gouvernement du président Jacob Zuma a commis un crime en permettant à un homme recherché d'échapper à la loi », a critiqué Stevens Mokgalapa, responsable des Affaires internationales au sein de l'Alliance démocratique, un parti de l’opposition.  

En rappel, en marge du dernier sommet des chefs de l’UA, la justice sud-africaine avait interdit au dirigeant soudanais de quitter le territoire, le temps pour les juges d’examiner le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI). Mais l’exécutif sud-africain a botté en touche l’ordre des magistrats.

Fiacre Kombo

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